Alors que la bande de Gaza semble retrouver un calme précaire, l’heure est désormais au bilan pour ses habitants, lequel se révèle particulièrement macabre après deux jours de bombardements intensifs. En une centaine de frappes, l’armée israélienne a en effet tué 34 personnes, dont 3 femmes et 8 enfants, et en a blessé plus d’une centaine d’autres. 5 écoles et 190 habitations ont également été endommagées, dont 5 détruites totalement. Pour rappel, toute attaque contre des populations et bâtiments civils est considérée comme un crime de guerre aux yeux du droit international.
Le déclenchement de cette offensive et de la riposte qu’elle a entraînée n’ont pour autre origine que l’assassinat extrajudiciaire d’un haut responsable du Jihad islamique, Bahaa Abu-Ata, qui a aussi couté la vie à son épouse. Par delà le caractère inacceptable de toute exécution de ce type, celle-ci ne répondait à aucun impératif sécuritaire, et semble plutôt motivée par de basses considérations de politique intérieure de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, menacé de perdre son pouvoir à la faveur de la crise postélectorale en cours en Israël.
Malgré cela, et comme trop souvent en pareille situation, médias et pouvoirs publics se contorsionnent pour établir une équidistance fallacieuse entre les deux parties, voire pour accabler la seule partie palestinienne. L’unique intervention publique du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, aura ainsi consisté à relayer par tweet le communiqué de la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini qui appelait à mettre fin aux seuls tirs contre des civils israéliens, en se gardant bien de condamner la frappe première israélienne, pourtant à l’origine de la flambée de violence.
L’impunité dont bénéficie Israël est directement fonction des réactions de la communauté internationale lorsque pareils abus sont perpétrés. Dans ce contexte, l’attitude attentiste des autorités belges et européennes revient à lui donner carte blanche pour que de telles boucheries se reproduisent à l’avenir.
L’Association Belgo-Palestinienne réitère par ailleurs sa demande mainte fois exprimée de faire pression sur Israël pour exiger la levée du blocus instauré depuis 10 ans sur Gaza et de sanctionner les violations du droit international commises par Israël.
Enfin, cet épisode rappelle qu’au-delà de la situation humanitaire chroniquement désastreuse de l’enclave palestinienne, ses habitants peuvent faire face du jour au lendemain à un nouveau déluge meurtrier de bombes. Le gouvernement belge doit dès lors rompre avec sa décision inique de restreindre les reconnaissances des demandes d’asile des Gazaouis en prétextant une prétendue amélioration de la vie sur place, et réinstaurer par conséquent l’acceptation automatique de celles-ci.
L’ABP participera au Rassemblement de solidarité avec Gaza de ce vendredi 15 novembre de 16h à 18h à Bruxelles au Carrefour de l’Europe (En face de la Gare Centrale). Lien vers l’événement Facebook: https://www.facebook.com/events/425123954842641/