
Communiqué de presse de l’Association belgo-palestinienne (ABP)
Du 8 au 11 octobre, une délégation de la commission des Relations extérieures et de la Défense de la Knesset sera présente à Bruxelles. Elle sera conduite par son président, M. Avi Dichter. Après s’être exprimé au Parlement européen lundi, ce dernier participera mercredi à une rencontre informelle à la Chambre des représentants parrainée par l’ambassade israélienne, en présence de membres de la commission des Affaires étrangères.
Tout au long de son parcours, M. Dichter s’est profilé comme un acteur majeur de la répression violente des droits fondamentaux des Palestiniens. Chef du service de sécurité intérieur israélien (le Shin Bet) durant la seconde intifada, il s’est illustré par sa défense acharnée de la politique dite d’ « assassinats ciblés ». Parmi ses faits d’armes notoires, on compte le largage d’une bombe d’une tonne sur le domicile du chef de l’aile militaire du Hamas en 2002, qui coûta la vie à 15 civils, dont 8 enfants. Les accusations de crime de guerre consécutives à ce forfait avaient conduit M. Dichter à annuler sa venue à Londres pour un colloque en 2007, en raison des actions judiciaires entreprises à son encontre.
Il fut également l’un des architectes de l’édification de la « barrière de séparation » en Cisjordanie, condamnée en 2003 par l’Assemblée générale des Nations unies et en 2004 par la Cour internationale de Justice.
Actuellement membre du Likoud du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Avi Dichter est aussi celui qui a porté la loi sur « l’Etat-Nation », adoptée cet été après d’âpres débats. Ce texte, qui cantonne les non-juifs à une citoyenneté de seconde zone, marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la logique d’apartheid au sein même de l’État d’Israël.
Seule la pression internationale est susceptible d’arrêter la fuite en avant d’un pouvoir israélien galvanisé par son sentiment d’impunité. L’ABP réprouve dès lors cette rencontre qui contribue à renforcer Tel-Aviv dans ses offensives diplomatiques destinées à justifier sa dérive autocratique et sa stratégie feutrée d’annexion des territoires occupés. Les députés belges se seraient honorés à refuser le dialogue avec pareil maître d’œuvre des crimes de guerre inhérents à l’occupation.
Nous appelons les membres de la commission des Affaires étrangères présents mercredi à faire savoir de la manière la plus ferme le refus de la Belgique de cautionner les politiques inacceptables dont M. Dichter se fait le porte-voix.
Bruxelles, le 8 octobre 2018