Israël/Palestine : rompre le cercle infernal des violences

9 Juillet 2016.

Communiqué de presse

 Mercredi soir un nouveau drame touchait la population de Tel Aviv : deux hommes, deux Palestiniens, ouvraient le feu sur les terrasses du quartier de Sarona, très fréquentées à cette heure-là. Bilan : 4 morts. Un tel attentat contre des civils est un acte horrible et à condamner unanimement. Mais cet acte ne peut pas étonner l’observateur de la région. La population palestinienne en effet subit la violence structurelle de l’occupation israélienne depuis bientôt 50 ans et cette violence s’est accrue depuis octobre dernier et le début de ce que l’on a nommé l’intifada « des couteaux ».

Depuis 1967, la population palestinienne doit subir la violence de l’occupation israélienne. Il s’agit d’une violence diffuse, permanente et qui s’exerce sous de nombreuses formes : omniprésence de l’armée israélienne, de jour comme de nuit, dans la vie des Palestiniens ; violence des colons qui s’abat sur les maisons, villages et villes palestiniennes limitrophes des colonies, et cela sous la protection de l’armée ; expropriation des terres et des maisons palestiniennes, ensuite données aux colons ; destruction quasi quotidienne d’infrastructures et de maisons palestiniennes ; restriction des permis des résidence pour la population palestinienne de Jérusalem-Est pourtant native de la ville ; restriction d’accès au lieux saints pour les Palestiniens tandis que des Juifs religieux extrémistes y font des incursions quotidiennes ; restriction de la liberté de circulation par des checkpoints, des assignations à résidence ; arrestations administratives (sans charge ni motif) de Palestiniens ; construction incessante de colonies en Palestine occupée, etc. Et cette violence structurelle israélienne s’exerce généralement en totale impunité.

Par ailleurs, en réponse à l’attaque de Tel Aviv, le gouvernement israélien a révoqué les permis de 83.000 Palestiniens, initialement autorisés à entrer à Jérusalem-Est à l’occasion du Ramadan. Cette mesure s’apparente à une punition collective, interdite par l’article 33 de la IVe Convention de Genève. Autre mesure de punition collective, la municipalité de Yatta, située au Sud d’Hébron et dont sont originaires les deux auteurs de l’attentat de Tel Aviv, a été bouclée. Plus de 60.000 Palestiniens sont ainsi privés de leur liberté de circulation. Enfin, comme lors de chaque attaque palestinienne contre des Israéliens, les maisons des meurtriers seront détruites, laissant les familles sans toit. Depuis le début de l’intifada « des couteaux », Israël procède en outre à l’exécution (extrajudiciaire) de tous les auteurs présumés d’attaques.

En d’autres mots : Israël crée ainsi sa propre interprétation du droit, Israël applique des mesures de punition collective, Israël répond en permanence à la violence par la violence, et cela en toute impunité.

Or seule la justice pourra rompre le cercle infernal de la violence dans la région. Et si Israël ne comprend pas qu’il est dans son intérêt de respecter le droit international, c’est de l’obligation de la communauté internationale de le lui faire respecter. Très concrètement, il est dans l’obligation de la Belgique et de l’Union européenne de mettre fin à leurs relations économiques avec l’occupation et la colonisation israéliennes et cela afin que l’occupation et la colonisation ne puissent plus être une source de profit pour Israël.

Association belgo-palestinienne

 

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