
Deux nouvelles grandes ONG internationales reconnues mondialement en matière de défense des droits humains accusent Israël de commettre le crime d’apartheid. La communauté internationale doit désormais prendre ses responsabilités.
En 2011, les juristes du tribunal Russell sur la Palestine auquel l’Association belgo-palestinienne avait activement participé concluaient qu’« Israël soumet le peuple palestinien à un régime institutionnalisé de domination considéré comme apartheid en vertu du droit international ». Nombreux étaient alors ceux qui trouvaient outrancier d’appliquer ce qualificatif à la “démocratie israélienne”. La fuite en avant du régime ségrégationniste de contrôle de la population palestinienne et la dérive d’Israël vers une ethnocratie pure et dure ont toutefois changé la donne. A la suite de l’ONG israélienne B’tselem qui concluait le 11 janvier dernier à l’existence d’un régime d’apartheid “du Jourdain à la Méditerranée”, deux prestigieuses organisations de défense des droits humains sont récemment allées dans le même sens :
– Ce mardi 27 avril, Human Rights Watch a publié un rapport de plus de 200 pages dont les conclusions sont formelles : Israël a bel et bien franchi le seuil permettant de qualifier sa politique envers des Palestiniens d’apartheid.
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– Ce mercredi 28 avril, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), dont sont notamment membres la Ligue des droits humains (Belgique) et la Ligue des droits de l’Homme (France), a réaffirmé hier sa position (datant de 2013) attestant également du fait qu’Israël pratique le crime d’apartheid.
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« Lentement mais sûrement, un consensus est donc en train d’émerger parmi les défenseurs des droits humains pour qualifier par son nom le régime d’oppression appliqué par Israël au peuple palestinien dans son ensemble », déclare Pierre Galand, le président de l’Association belgo-palestinienne, qui rappelle que la lutte contre l’apartheid est une norme impérative de droit international qui impose aux États d’empêcher sa perpétration. « Il incombe désormais à la communauté internationale d’en prendre acte et d’entreprendre les démarches adéquates pour tenir l’autorité qui commet le crime d’apartheid pour responsable de ses actes et de les faire cesser. »
En particulier, la Belgique doit :
- Soutenir l’ouverture d’une enquête internationale au niveau de l’ONU sur la discrimination et la répression systématiques fondées sur l’identité de groupe dans le territoire palestinien occupé (TPO) et Israël ;
- Soutenir l’enquête de la Cour pénale internationale dans le TPO, y compris auprès de ses partenaires européens ;
- Réévaluer l’ensemble des partenariats avec Israël à la lumière de sa pratique d’apartheid et mettre en place des sanctions contre ce dernier tant qu’une telle situation perdurera, notamment en plaidant pour suspendre l’accord d’association UE-Israël ;
- Au-delà de la question du régime discriminatoire appliqué dans le TPO, exiger d’Israël qu’il se plie à ses obligations au titre de puissance occupante, notamment en cessant ses activités de colonisation, et exiger son retrait du TPO.
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Crédit photo : Kanel34