L’Association belgo-palestinienne appelle la Belgique à traduire en mesures concrètes l’appel de l’ AG de l’ONU à un cessez-le-feu à Gaza et à la protection des populations civiles.
Près de 9000 tués dont une majorité de femmes et d’enfants, 23 000 blessés, 1,4 million de déplacés, plus de la moitié des logements détruits ou endommagés, une population assiégée et volontairement privé d’eau, de nourriture, de carburant et d’accès à l’aide humanitaire… La situation de la bande de Gaza après 25 jours de bombardements israéliens équivalents à plus d’une fois et demi l’explosion atomique d’Hiroshima est apocalyptique. Les crimes de guerre ainsi perpétrés par Israël, associés aux déclarations déshumanisantes, voire génocidaires de plusieurs de ses dirigeants, illustrent la volonté de frapper l’ensemble des 2.2 millions d’habitants de l’enclave, rendus collectivement responsable des crimes de guerre perpétrés par le Hamas le 7 octobre. Plusieurs documents, dont un rapport des renseignements israéliens du 13 octobre, indiquent en outre qu’Israël conçoit ces massacres dans la perspective d’un nettoyage ethnique d’une ampleur inédite, consistant à vider intégralement Gaza de ses habitants et à les relocaliser dans les pays voisins. Une réédition de la Nakba de 1948.
Pour mettre fin à ce désastre humanitaire, une large majorité d’États membres de l’Assemblée générale de l’ONU (dont la Belgique) a appelé le 27 octobre à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue » dans la bande de Gaza, à ce que toutes les parties respectent le droit international et à une aide continue et sans entrave aux populations civiles. S’il y a lieu de se féliciter de ce signal clair envoyé par la communauté internationale, il restera lettre morte s’il n’est pas traduit en actions concrètes. Afin de contraindre Israël à mettre en œuvre un cessez-le-feu, l’Association belgo-palestinienne demande à la Belgique et à ses autorités compétentes :
- d’imposer un embargo militaire contre Israël et refuser que la Belgique serve de pays de “transit” pour l’armement en direction d’Israel ;
- d’appuyer l’ouverture par la Cour pénale internationale d’une enquête sur les crimes de guerre, crime d’apartheid et crime de génocide d’Israël et la délivrance de mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens accusés de crime de guerre et de crimes contre l’humanité ;
- d’imposer des sanctions commerciales et économiques à Israël ;
- de sanctionner les personnalités politiques israéliennes coupables de déclarations génocidaires ou d’incitation à perpétrer des crimes de guerre, à commencer par le Premier ministre Binyamin Netanyahou, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le président Isaac Herzog ;
- de rappeler l’ambassadeur belge à Tel Aviv;
- d’intervenir au niveau européen pour une suspension des partenariats avec Israël, notamment l’accord d’association UE-Israël au titre de sa clause sur les droits humains.
Sur le plan humanitaire, la Belgique doit par ailleurs assurer :
- des fournitures immédiates, continues, suffisantes et sans entrave des biens et des services essentiels aux civils dans toute la bande de Gaza ;
- une contribution aux efforts internationaux afin de répondre aux urgences médicales dans le territoire, y compris en accueillant des blessés en Belgique ; B-Fast doit déployer une structure hospitalière au à Raffah (frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte);
- un accueil digne pour les réfugiés palestiniens en Belgique, tout en demandant à l’UE d’activer la directive protection temporaire.
La situation alarmante en Cisjordanie occupée, ou les colons et l’armée multiplient attaques, meurtres et expulsions de Palestiniens rappelle par ailleurs qu’il est urgent que la Belgique se mette en conformité avec le droit international en cessant d’entretenir le système colonial israélien. Cela passe par l’interdiction tout commerce avec les colonies israéliennes et de tout investissements dans celles-ci.