Plan « de paix » de Trump, ou comment renouveler le consentement au génocide

L’ABP dénonce l’alignement des diplomaties belges et mondiales sur un plan conçu pour servir les intérêts du régime colonial israélien.

Toute initiative susceptible de mettre fin au processus d’extermination des Palestiniens à Gaza est à saluer. Le prétendu plan de paix proposé ce lundi 29 septembre par le président des États-Unis Donald Trump, en présence du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, ne poursuit malheureusement pas ce but. Le fait qu’il renonce en apparence au projet « Riviera » de nettoyage ethnique de la bande de Gaza ne doit pas nous leurrer sur son objectif profond : parachever la dépossession des Palestiniens.

Concrètement, ce plan conçu pour un peuple sans ce peuple consacre la mise sous tutelle coloniale de la bande de Gaza. Cette dernière serait placée sous l’administration directe de Donald Trump, dont nul ne doute de l’alignement sur les intérêts de l’extrême droite israélienne, accentuant par là la fragmentation du territoire palestinien occupé. Il présente comme une concession l’accès libre et sans entraves à l’aide humanitaire, alors même qu’il s’agit d’une obligation internationale. Sur la demande d’Israël, le texte a, du reste, été expurgé de toute référence à la création d’un État palestinien, qui y figurait pourtant initialement sur demande des États arabes. Comble de machiavélisme, Trump et son administration envisagent de confier la mise en œuvre dudit plan à l’un des architectes de l’agression criminelle de l’Irak en 2003, Tony Blair, autre farouche partisan d’Israël.

Le fait que Trump ait par avance donné sa bénédiction à Netanyahou pour poursuivre l’offensive en cours en cas d’échec trahit son véritable objectif : exonérer Israël de ses responsabilités dans la poursuite des massacres, en vue de renouveler le consentement international au génocide.

De nombreuses dispositions du plan laissent penser qu’il a été conçu pour être rejeté par le Hamas, ou à tout le moins pour permettre à Israël de le dénoncer à tout moment. En effet, il ne comporte ni calendrier clair de retrait des troupes ni garanties de respect des engagements israéliens. Le fait que Trump ait par avance donné sa bénédiction à Netanyahou pour poursuivre l’offensive en cours en cas d’échec trahit son véritable objectif : exonérer Israël de ses responsabilités dans la poursuite des massacres, en vue de renouveler le consentement international au génocide.

Il apparaît dès lors inacceptable que de nombreux pays prétendument attachés au droit à l’autodétermination des Palestiniens, dont la Belgique, aient salué avec emphase ce plan de paix en trompe-l’œil, négligeant le piège évident qu’il recèle. Si le Hamas accepte, c’est la subordination du territoire sans garantie du retrait total d’Israël et donc la division définitive de la Palestine. S’il refuse, c’est la poursuite assurée du génocide à Gaza. Cette alternative insupportable doit être dénoncée sans ambages.

« Aucune solution politique durable ne pourra émerger du sacrifice des droits inaliénables du peuple palestinien », déclare Pierre Galand, président de l’ABP. « La seule ligne de conduite conforme à nos obligations qui vaille est de poursuivre l’isolement international d’Israël par la voie du boycott intégral jusqu’à ce que soit mis fin à ses crimes et que soit garanti le droit des Palestiniens à l’autodétermination ».

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