C’est moins le bruit des bottes qu’il nous faut craindre… que le silence des pantoufles

Le 05 Janvier 2017

Communiqué

Ce mercredi 4 janvier, le soldat franco-israélien Elor Azaria a été condamné pour homicide sur un jeune Palestinien d’Hébron assassiné froidement le 24 mars dernier. Durant tout le procès et lors du verdict, les soutiens à ce soldat se sont multipliés de part et d’autre de la classe politique israélienne. En tête, le Premier ministre israélien ! Symbole d’une société qui se radicalise, sans qu’aucun Etat partenaire ne s’en inquiète réellement.  Le bruit des bottes se fait entendre… et personne ne réagit. 

Contrairement à d’autres cas similaires, le geste de ce soldat fut filmé par un Palestinien assistant à la scène.  Grâce à cet acte courageux du caméraman, qui lui vaut aujourd’hui des menaces de mort de la part de nombreux colons israéliens, la vidéo a fait le tour de la toile déclenchant une vive indignation internationale.

Dès la sentence prononcée ce 4 janvier, le Premier ministre Netanyahou a réclamé la grâce pour le soldat. Appuyé par un large spectre de la classe politique israélienne et une majorité de citoyens, le chef du gouvernement israélien confirme ainsi la position douteuse de la société israélienne.

Renforcé par le silence, voire la complicité, de ses partenaires occidentaux, les dirigeants israéliens n’ont cessé de stimuler les composantes les plus radicales de la société qu’ils dirigent : soutien aux colons extrémistes, racisme ouvert et misogynie décomplexée, … Israël n’a aujourd’hui plus grand chose à envier à certains États qualifiés de «voyou» autrefois. À l’agonie, les forces progressistes israéliennes subissent elles aussi le rouleau de l’extrême droite au pouvoir : bureaux incendiés, responsables vilipendés sur les réseaux sociaux, agressés dans le rue, etc.

Cette année, nous rentrons dans la 50ème année de l’occupation du Territoire palestinien, plus de 50 ans d’oppression, de colonisation et d’humiliations d’un peuple autochtone qu’on tente d’effacer. Dans ce contexte, l’affaire du soldat Azaria entretient en réalité l’illusion démocratique d’un État criminel. Aymen Odeh, président de la Liste arabe unie le confirme : «les vrais responsables sont les gouvernements d’Israël qui ont, depuis cinquante ans, choisi de faire des jeunes hommes et des jeunes femmes des soldats dont le rôle est de maintenir la loi militaire sur une population civile privée de droits ». 

Si le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders attend le «moment opportun» pour reconnaître ce qu’il reste de la Palestine, qu’il se presse de se rendre compte que ce moment est depuis longtemps arrivé! Pour le peuple palestinien à l’agonie, mais aussi pour les défenseurs de la démocratie en Israël.

Monsieur Reynders,

Pendant que le bruit des bottes résonne en Israël, les partenaires occidentaux se taisent.

Pendant que le bruit des bottes se fait entendre en Israël, le silence de vos pantoufles retentit.

 Suspendez les Accords d’ association UE Israël tant qu’il ne se conforme pas au Droit et en particulier mettez fin à la coopération militaire et sécuritaire avec Israël dans le cadre du programme européen Horizon 2020  

 L’Association belgo-palestinienne 

 

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