
L’Agence bruxelloise de promotion du commerce extérieur Hub.brussels a ouvert mercredi un bureau à Ramallah (Palestine), au cours d’une mission régionale de prospection économique en Israël/Palestine à laquelle participait le secrétaire d’État bruxellois aux Relations internationales et au Commerce extérieur, Pascal Smet.
L’Association belgo-palestinienne (ABP) se réjouit d’une initiative qui permettra de renforcer les relations commerciales directes avec les Palestiniens de Cisjordanie et les possibilités de coopération au développement. Pour rappel, l’économie palestinienne est inféodée à celle de l’occupant, et souffre des multiples contraintes au libre-commerce imposée par le COGAT (l’administration israélienne en territoire occupé), auxquelles s’ajoutent les entraves liées à l’occupation et au vol de terres et des ressources par Israël.
Le choix de Ramallah interroge toutefois : la ville n’est le centre économique et politique de la Palestine que dans la mesure où ce que les Palestiniens considèrent comme leur capitale, Jérusalem-Est, est occupée par Israël et que son accès est largement rendu compliqué, voire impossible, pour les Palestiniens qui n’y résident pas. Il aurait été bon que le gouvernement régional souligne cette réalité, ce qu’il n’a à notre connaissance pas fait.
En outre, l’ABP continue de s’opposer de la manière la plus ferme au volet israélien de cette mission, fondé sur la prospective économique dans le domaine du transport et des nouvelles technologies. Selon nous, et conformément aux résolutions prises en ce sens par le Parlement régional bruxellois, aucune mission économique en Israël ne saurait y avoir lieu sans qu’Israël cesse son agression permanente contre le peuple palestinien (ce compris la violence diffuse que constitue le blocus de Gaza, l’occupation et la colonisation). Imaginerait-on la Région bruxelloise promouvoir le commerce avec la Russie en pleine guerre conduite par celle-ci contre l’Ukraine?
Nous espérons que l’ouverture de ce bureau constituera un réel pas vers davantage de souveraineté et d’indépendance économique pour la Palestine, et non pas le cache-sexe de la poursuite du business-as-usual avec la puissance qui l’occupe.