
Le 14 novembre 2016
Communiqué
Le gouvernement israélien dépose un projet de loi visant à “ légaliser les colonies israéliennes”. A la veille de la cinquantième année d’occupation des territoires palestiniens, cette initiative constitue un véritable doigt d’honneur lancé à la face de la communauté internationale et aux règles de droit qui la régissent. Plus encore que les excès de zèle de politiciens extrémistes à la tête d’Israël, c’est davantage le silence et l’inaction de ladite communauté internationale qui autorisent le développement de cette entreprise coloniale meurtrière.
L’Association belgo-palestinienne dénonce la passivité des autorités belges et européennes devant la poursuite de la colonisation, reconnue comme crime de guerre par la IVe convention de Genève, et son inaction devant le processus d’effacement progressif du peuple palestinien.
Ce 13 novembre, le Foyer juif, l’aile la plus à droite d’un gouvernement israélien des extrêmes droites, a présenté en réunion ministérielle un projet de loi visant à autoriser la confiscation de terres palestiniennes pour l’implantation et la légalisation des colonies dites “ sauvages”. Naftali Bennet, chef de file du parti ultrareligieux et procolonisation, a déclaré vouloir profiter de l’élection du nouveau président américain pour accélérer le projet de colonisation de la Cisjordanie.
Le terme de colonisation “sauvage illégale”, repris tant par les médias que les responsables politiques à travers le monde fait passer à la trappe le fait incontournable qu’au regard du droit international (Résolution 242 ou 446 des Nations unies, l’article 49 IV de la convention de Genève, l’article 8,2, B du statut de Rome de la Cour pénale internationale), aucune colonisation « sauvage » ou « civilisée » ne peut prétendre à la légalité et ce, d’autant qu’elle signifie pour des centaines de milliers de Palestiniens confiscations de terres, destructions d’infrastructures, agressions quotidiennes de la part des colons et , à terme, risque majeur pour leur survie sur leur propre terre.
Aujourd’hui, c’est le moment pour l’Europe et la Belgique de montrer que la défense des droits humains, qu’elles prétendent avoir à cœur, doit être défendue indépendamment des positions politiques outre-Atlantique ou de celles, de plus en plus indécentes, des gouvernements israéliens successifs.
A la veille des 50 ans d’occupation de la Palestine, nous appelons l’Europe et ses États membres à se positionner enfin du côté de la justice et du droit et à manifester clairement leur désaccord avec le projet de loi du gouvernement Netanyahou en suspendant notamment l‘Accord d’association avec Israël.
Nous rappelons notre soutien indéfectible à la campagne BDS, rendue nécessaire pour pallier la passivité criminelle de nos gouvernements face à Israël. Seule la convergence entre une politique internationale respectueuse droit international et/ou des milliers de citoyens engagés est en mesure de mettre fin à des décennies d’apartheid et à la volonté affirmée d’Israël de procéder à l’effacement progressif de la Palestine et de ses habitants.
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