Communiqué de presse du 9 octobre 2015
L’Association belgo-palestinienne dénonce les mesures de répression mises en œuvre par le gouvernement de Benyamin Netanyahou ainsi que les déclarations incendiaires des membres de son gouvernement. Si la séquence « provocations – répressions » du Premier ministre israélien est bien connue, le contexte dans lequel il l’applique cette fois est plus explosif que jamais.
Pourquoi interdire aux Palestiniens l’accès à l’esplanade des Mosquées tout en autorisant les colons à aller y prier? Pourquoi laisser impunis les colons responsables d’actes violents, pourquoi continuer les arrestations des Palestiniens sans inculpation ni procès et décider de l’utilisation de balles réelles pour disperser les manifestations ? Pourquoi détruire les maisons des familles de Palestiniens soupçonnés d’avoir commis un acte violent et continuer la colonisation malgré les innombrables condamnations ? Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est un politicien trop avisé pour ignorer que de telles provocations vont alimenter voire déclencher les tensions en Cisjordanie et à Gaza.
« Netanyahou sait très bien ce qu’il fait. Pour lui, les Palestiniens sont des pions. Il les pousse à bout jusqu’à ce qu’ils réagissent. Et, une fois que c’est fait, il réprime. Ses manœuvres sont clairement destinées à satisfaire l’aile la plus radicale de sa coalition en ce qu’elles servent à imposer des mesures sécuritaires toujours plus répressives. En somme, il met en danger Palestiniens et Israéliens pour assurer son avenir politique » souligne Simon Moutquin, chargé de mobilisation à l’ABP. En réprimant durement, Netanyahou répond en effet aux demandes des colons et des partis d’extrême droite dont le discours haineux à l’égard des Palestiniens est complètement débridé. Par ailleurs, il instrumentalise l’accès aux sites religieux afin de donner au conflit une consonance religieuse, au détriment de sa nature profondément politique, ce qui est d’autant plus irresponsable dans le contexte international que nous connaissons.
La situation est sans précédent: jamais un gouvernement israélien ne s’est aussi radicalement et ouvertement positionné contre la fin à l’occupation et contre la reconnaissance du droit des Palestiniens à un Etat indépendant et souverain. Jamais l’incitation à la haine de la part d’officiels israéliens n’avait été aussi explicite.
Plus que jamais, avant que la situation ne dégénère, l’ABP appelle le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders à soutenir, aux niveaux belge et européen, une politique de sanctions contre Israël tant que celui-ci ne se conforme pas au droit international en mettant fin à l’occupation, en respectant la liberté de culte des Palestiniens et en cessant toutes les formes de punitions collectives. Il est temps de prendre acte de l’échec du dialogue diplomatique avec le gouvernement israélien.