Destructions de projets de développement en Cisjordanie : passer de la parole aux actes !

Avec la cruauté méthodique qu’on lui connaît, l’armée israélienne s’en est prise une nouvelle fois à des projets de développement financés par la Belgique dans le Territoire palestinien occupé, ciblant de ce fait les groupes les plus fragilisés de la société palestinienne.

Le 4 juillet 2019, l’armée israélienne détruisait ainsi trois réservoirs d’eau et déracinait 2500 arbres à Al-Duqayqah, situé en Zone C (sous contrôle administratif et sécuritaire israélien) près d’Hébron. Financé par Oxfam Solidarité avec le soutien de la , ce projet procurait une aide essentielle à 300 Bédouins, que l’occupation israélienne prive régulièrement d’eau et de pâturage pour leurs troupeaux.

Cette attaque doit être mise en parallèle avec la destruction, intervenue lundi, de 70 maisons palestiniennes situées à Sur Bahir (au sud de Jérusalem), en Zone A, administrée par l’Autorité palestinienne, sous prétexte qu’elles sont construites trop près du Mur de l’apartheid. Les prétextes de « sécurité » et d’ « illégalités » évoqués par Israël ne trompent personne : il s’agit en effet pour ce dernier d’empêcher le développement des zones habitées par les Palestiniens, en vue de rendre leur vie impossible dans le but de les chasser. Cette pratique de transfert de population est contraire aux 4eConventions de Genève et relève, stricto sensu, du nettoyage ethnique.

Depuis 2017, la Belgique a changé d’attitude vis-à-vis des destructions de ses projets. Prenant acte de l’inertie européenne, elle réclame désormais des compensations de manière bilatérale. Si l’ABP salue cette évolution, la parfaite ignorance de ces demandes par le gouvernement israélien illustre néanmoins la vacuité de ces protestations si elles ne s’accompagnent pas de sanctions.

Par delà les protestations belges déjà exprimées concernant les destructions du projet d’ Al-Duqayqah,  l’ABP appelle plus que jamais le gouvernement belge à passer de la parole aux actes, et à poser des gestes forts, à minima la convocation de l’ambassadrice israélienne à Bruxelles. Outre l’enjeu strictement belge qu’il y a à réclamer le remboursement du montant engagé, la Belgique se doit d’agir, de manière unilatérale et de concert avec ses partenaires européens et internationaux, pour  s’opposer aux violations des droits fondamentaux découlant d’une situation d’occupation, obligation qui lui incombe en vertu des Conventions de Genève.

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