
A l’occasion de la venue du président américain à Bruxelles pour le sommet de l’Otan des 11 et 12 juillet, l’Association belgo-palestinienne appelle les dirigeants occidentaux à résister à la tentation de sacrifier les droits des Palestiniens.
Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, Donald Trump a érigé la déstabilisation du monde en méthode de gouvernement. La Palestine ne fait pas exception : rompant avec toute prétention à la neutralité, les Etats-Unis s’alignent purement et simplement sur l’ultradroite au pouvoir à Tel Aviv. Déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem, soutien au lobby des colons, guerre économique avec l’Iran, gel du financement de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA),…
Fidèle à l’approche fondée sur le fait accompli, M. Trump affirme vouloir régler le conflit israélo-palestinien une fois pour toute au moyen d’un « ultimate deal », dont les premières fuites nous permettent d’entrevoir les contours. Loin de toute perspective de paix, il vise en réalité à enterrer définitivement la question des droits des Palestiniens, en imposant à ces derniers une capitulation en bonne et due forme. Abandon du droit au retour des réfugiés, acceptation des prétentions israéliennes sur l’entièreté de Jérusalem, création d’un Etat palestinien sans réelle souveraineté à Gaza et sur une Cisjordanie morcelée et amputée de la moitié de son territoire, entérinement des colonies israéliennes de peuplement… Des propositions calquées sur les revendications maximalistes israéliennes, inacceptables pour les Palestiniens.
Officiellement partisane d’une solution fondée sur le droit, l’Union européenne (UE), premier partenaire commercial d’Israël, rechigne pourtant à utiliser les moyens de pression à sa disposition. Soucieuse de ne pas froisser son « partenaire » américain qui la méprise pourtant ouvertement, elle se refuse à prendre des mesures susceptibles de contrebalancer l’unilatéralisme de M. Trump, telles la reconnaissance de l’Etat de Palestine ou l’instauration de sanctions tant qu’Israël ne respecte pas le droit international, et persiste à considérer les Etats-Unis comme un acteur incontournable du « processus de paix ». Certains État membres semblent, pour leur part, prêts à tourner le dos aux légitimes revendications palestiniennes. En témoigne l’incapacité du Conseil européen à s’accorder pour condamner le transfert illégal de l’ambassade américaine à Jérusalem, en raison de l’opposition de la Roumanie, de la Hongrie et de la Tchéquie.
L’UE se doit de tenir vent debout contre les tentatives de faire triompher les rapports de forces bruts sur la justice. Les droits des Palestiniens ne sauraient être sacrifiés sur l’autel de ses intérêts mercantiles et d’une solidarité transatlantique à sens unique.
Avec d’autres organisations, l’Association belgo-palestinienne appelle à se rassembler dès 15h dans le bloc « international » de la marche de protestation « Make Peace Great Again » du samedi 7 juillet. Départ : Gare du Nord.