
L’Association belgo-palestinienne se réjouit du large consensus intervenu au Parlement fédéral pour condamner le plan d’annexion d’une partie du territoire palestinien occupé par Israël et entrouvrir pour la première fois la voie à des sanctions contre ce dernier.
À une écrasante majorité, le Parlement fédéral a voté ce jeudi 25 juin une résolution visant à réagir au projet du gouvernement israélien d’annexer une partie du territoire palestinien à partir du 1er juillet 2020. Le texte demande au gouvernement belge « 1. de prendre des initiatives avec des pays tiers aux niveaux européen et multilatéral, afin de prévenir l’annexion par Israël des territoires palestiniens, ou d’une partie de ceux-ci ; et 2. de jouer un rôle de premier plan aux niveaux européen et multilatéral en vue de l’élaboration d’une liste de contre-mesures efficaces destinées à répondre de manière proportionnelle à toute annexion israélienne du territoire palestinien occupé ».
Pour mémoire, ce projet d’annexion s’inscrit dans le cadre de la “vision pour la paix” du président américain, Donald Trump, présenté en janvier 2020. Véritable blanc-seing donné au camp nationaliste israélien pour la poursuite de sa politique d’écrasement du peuple palestinien, il légitime des décennies de régime discriminatoire, de pillage, de persécution et de nettoyage ethnique imposé dans le territoire occupé depuis 1967. Illégale au regard du droit international, cette entreprise de vol caractérisé illustre le refus d’Israël de concevoir un État palestinien indépendant, souverain et viable, et son opposition à tout dialogue de paix juste et durable.
Alors qu’aucune contre-mesure sérieuse n’avait jamais été véritablement envisagée par la Belgique, le vote de ce jeudi fera date. “Depuis de nombreuses années, il apparaît clairement que seule une pression politique extérieure est susceptible de faire payer au gouvernement israélien le prix de son régime d’oppression contre les Palestiniens et de mettre fin à l’impunité dont il bénéficie », rappelle le Président de l’Association belgo-palestinienne (ABP) Pierre Galand. « L’unilatéralisme et la politique du fait accompli qui caractérisent de manière quasiment structurelle la politique d’Israël exigent depuis longtemps des sanctions. Nous ne pouvons dès lors que nous réjouir de ce premier pas ».
La nécessaire lutte contre l’annexion de jure ne doit toutefois pas occulter celle plus générale contre l’occupation et le système d’apartheid (entendu comme un « régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domination d’un groupe ethnique sur un autre groupe ethnique ») en vigueur en Palestine. La poursuite de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est annexée illégalement, le blocus illégal et criminel de Gaza, les destructions de maisons, les assassinats, les discriminations structurelles contre les citoyens arabes en Israël, les incarcérations politiques et l’interdiction faite aux réfugiés de revenir sur leurs terres constituent autant de violation des droits qui justifieraient, à elles seules, de mettre Israël au banc des Nations.
L’ABP demande au gouvernement de Sophie Wilmès et à son ministre des Affaires étrangères, Philippe Goffin, de concrétiser l’appel des représentants du peuple belge.
Regrettant que le vote en faveur d’une reconnaissance immédiate de l’État de Palestine n’ait pu se tenir jeudi comme prévu, l’ABP réitère son soutien à ce texte qui permettrait de réaffirmer l’attachement de la Belgique à la création d’un État souverain pour les Palestiniens.
Bruxelles, le 27/06/2020
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