Edito: Cartes sur table

Si l’Europe veut rester un interlocuteur crédible sur la scène internationale, elle doit d’urgence prendre des initiatives pour rappeler à Israël ses obligations eu égard au droit international. Elle doit adopter dans les plus brefs délais les mesures politiques, économiques et culturelles nécessaires pour forcer Israël à respecter les résolutions des Nations Unies et ses propres engagements pris en 1990 de négocier avec l’OLP. Il n’est pas question d’un accord de paix différent ou supplémentaire mais de reconnaître l’État de Palestine dans les frontières de 1967 (la Ligne verte). C’est également à cela que nous appelons instamment nos gouvernements car l’UE doit prendre clairement le contre-pied de l’administration Trump. Les gouvernements ou parlements du Luxembourg et d’Irlande ont déjà annoncé leur intention d’avancer dans cette voie. La Belgique doit s’y associer ainsi qu’avec d’autres États, tant au Nord qu’au Sud de l’Union, pour reconnaître enfin l’État de Palestine.

C’est la seule manière de contrer l’arrogance du nouveau gouvernement d’Israël, prêt à accaparer la Cisjordanie. Il faut enfin signifier clairement à l’occupant israélien qu’il doit cesser de poursui- vre sa politique de colonisation de la Palestine et mettre fin à sa politique criminelle de répression, de négation des droits des Palestiniens, dont la souveraineté sur leur terre, leurs ressources et leurs frontières maritimes et aériennes.

Les anticolonialistes israéliens nous alertent quant aux risques réels pour Israël de mettre en danger sa propre existence en procédant ainsi à l’accélération de sa politique d’annexion.

Israël doit son existence en 1948 à une résolution des Nations Unies. S’engager comme il le fait, même avec l’appui de M. Trump, à annexer la Cisjordanie et Jérusalem-Est, c’est nier le droit à un État souverain pour les Palestiniens et fouler aux pieds le fragile édifice de la légalité internationale sur lequel fut établi le droit pour le peuple juif de s’installer sur une partie de la Palestine occupée par les Britanniques.

La loi du plus fort est celle du non-droit et ceux qui y ont recours jouent avec le feu.

Se trouvera-t-il dans le monde assez de démocrates pour rappeler à leurs gouvernements respectifs et aux Nations Unies leur obligation d’agir pour la sauvegarde et l’application du droit inaliénable du peuple palestinien à son auto- détermination, pour condamner les crimes de guerre et les crimes de persécution et d’apartheid commis par Israël contre les Palestiniens ?
Car persécutions et apartheid sont des crimes contre l’humanité, aussi graves que le crime de génocide, au regard du droit international.

Avec la résistance palestinienne et avec les militants anticolonialistes et anti-apartheid israéliens, nous poursuivrons, même en ces temps difficiles, le combat pour l’existence de la Palestine, en tant qu’État reconnu à part entière par la communauté internationale.

L’Europe se doit de contribuer dès aujourd’hui à cet avènement essentiel pour la paix et la sécurité sur tout le pourtour méditerranéen.

par Pierre Galand, Président de l’ABP

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