Les résidents palestiniens de Jérusalem-Est continuent de faire face à la menace accrue de démolition de maisons et d’expulsions forcées. Le quartier de Silwan, situé au sud de la vieille ville de Jérusalem, et avec une population de plus de 50.000 Palestiniens, est particulièrement en danger. La municipalité de la ville, dont les frontières ont été unilatéralement établies par Israël en 1967, lorsque Jérusalem-Est a été illégalement annexée, prévoit de démolir 88 maisons palestiniennes à Al-Bustan, zone située au centre de Silwan (…) pour faire place à l’élaboration d’un soi-disant parc archéologique, plus connu sous le nom de jardin du roi David. Si le plan en vient à sa réalisation, plus de 1500 Palestiniens seront laissés sans-abri et seront expulsés de force.
Le plan initial de démolition de la zone d’Al-Bustan a été rédigé en 2002. Deux ans plus tard, un ordre de démolition collective a été délivré aux résidents ayant notamment pour objet la confiscation de leurs terres pour y construire un parc. En guise de protestation contre ces plans, les résidents de Silwan ont érigé un camp dans le centre de la région et ont organisé un comité à al-Bustan dans le but de récolter des services de la part d’avocats pour ensuite porter plainte contre la municipalité de la ville devant les tribunaux israéliens.
Développements récents:
Selon le récit de Fakhri Abou Khalil Diyab, sous la pression d’organisations internationales et locales des droits humains, la municipalité de la ville a finalement contacté le comité d’Al-Bustan et a demandé qu’ils rédigent un plan directeur et qu’ils introduisent une demande de permis pour les de logements des habitants. Le comité a démantelé le camp et a fait ce que la municipalité leur a demandé. Toutefois, la municipalité de la ville a rejeté les plans proposés par le comité, affirmant qu’ils contredisent les politiques de la municipalité, et le cas du comité est passé devant le Comité de l’Aménagement et de Planification Régionale (Regional Planning and Zoning Committee). En Février 2009, les autorités israéliennes de planification ont de nouveau refusé le permis de bâtir requis pour les résidents palestiniens. Par conséquent, les résidents ont développé un autre camp, et ont commencé à tenir des manifestations hebdomadaires. Depuis lors, les forces d’occupation israéliennes ont attaqué le campement à plusieurs reprises et ont arrêté ceux qui étaient sur les lieux.
Le 5 Février 2012, les résidents de Silwan ont reçu un ordre de démolition supplémentaire, cette fois concernant le campement de solidarité. L’ordre a déclaré que le camp devait être démonté dans la journée ou alors qu’il serait démoli dans les 72 heures. Les résidents ont porté plainte devant la Cour du district israélien où se déroulera une audience ce 13 Février 2012. Fakhri et les autres résidents du quartier Al-Bustan de Jérusalem ont peur que la démolition du campement soit la première étape vers la destruction totale de leur quartier et vers leur expulsion de Jérusalem-Est.
Source : Al-Haq, 11 Février 2012
Traduction: F.C.