Bulletin N°77
Le début de la présence palestinienne sur le continent européen remonte à la période du mandat britannique (1922-1948). Ainsi, parmi les employés palestiniens de l’administration coloniale, certains ont rejoint l’Angleterre pour y faire leur vie. Il s’agissait là de personnes cultivées, diplômées et maîtrisant la langue anglaise.
La deuxième vague d’arrivées en Europe est intervenue dans les années 60 en République fédérale d’Allemagne. Elle était composée d’ouvriers et d’étudiants venus par milliers pour répondre au besoin de main-d’œuvre des entreprises allemandes. Les arrivées se sont multipliées dans les deux décennies qui suivirent, notamment en raison du départ des forces palestiniennes du Liban à la suite de l’invasion israélienne de 1982. Le même phénomène s’est produit en Suède et au Danemark.
Ces trois pays accueillent aujourd’hui la majeure partie de la présence palestinienne sur le Vieux Continent, soit plus de 200 000 personnes. Le reste des Palestiniens se répartit essentiellement entre les Pays-Bas, la Belgique la Norvège, Chypre, le Royaume-Uni et les pays de l’Est.
Alors que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) s’intéressait de près à ses expatriés de par le monde, la diaspora se sent aujourd’hui abandonnée. En effet, la plupart des départements de l’OLP ont été progressivement démantelés, cédant le pas à une Autorité palestinienne (AP) faible et très limitée dans ses compétences. A l’inverse des Etats-Unis, la diaspora européenne reste ainsi peu organisée et structurée politiquement.
On assiste enfin, à la complexification des parcours migratoires des réfugiés palestiniens, notamment dans la foulée des récentes offensives sur Gaza et du conflit civile en Syrie. La multiplication des barrières juridiques a ainsi entraîné l’apparition d’une migration clandestine et coûteuse.
Les nouvelles générations de migrants palestiniens, nées sur place, disposent d’un bon accès aux études et formations professionnelles et bénéficient d’un bon niveau de vie. Le manque d’organisation politique et associatif qui prévaut en Europe (à la différence des Etats-Unis) empêche toutefois ceux-ci d’ entrevoir leur rôle dans le combat national palestinien, un rôle pourtant plus que jamais nécessaire à assumer.
Par Hamdan Al-Damiri