DCI-Palestine a recensé deux nouveaux cas d’enfants utilisés comme boucliers humains par des soldats israéliens lors d’opérations militaires. Pendant la fouille de sa maison, Dua’a (16 ans) a été forcée par les troupes israéliennes d’ouvrir les armoires et lits pliants, tandis que les soldats sont restés en arrière : « Ils se sont reculés de trois mètres en arrière vers la porte tout en pointant leurs armes sur moi … Ils m’ont ordonné de fouiller les placards et d’autres objets dans la pièce. »
Lire le rapport complet : une fille de 16 ans utilisée comme bouclier humain pendant la fouille de sa maison dans la vieille ville de Naplouse (anglais)
Sabri (14) a été contraint de marcher devant les soldats israéliens tandis que des pierres avaient été lancées contre eux, lors des manifestations de la Journée du Prisonnier Palestinien : « Ils se cachaient derrière moi pour que je puisse les protéger des pierres. Ils criaient et disaient en hébreu « Lancez ! Lancez ! » aux jeunes gens qui lançaient des pierres. » Selon un article publié par Maan News, l’armée israélienne a déclaré qu’elle enquêterait sur ces allégations.
Lire le rapport complet : un garçon de 14 ans utilisé comme bouclier humain lors de manifestations à Beit Ummar (anglais)
Récemment, cependant, une enquête contre deux soldats qui ont utilisé un garçon de 9 ans comme bouclier humain lors de l’opération « Plomb durci » à Gaza a conduit ces soldats à se voir accusés d’avoir outrepassé leur autorité et d’avoir eu un comportement indigne d’un soldat. Ces charges sont beaucoup trop clémentes et ne reflètent pas la gravité de l’infraction.
DCI-Palestine croit fermement cette tentative n’est qu’une façade, qui ne cherche qu’à donner l’apparence que des enquêtes sur les crimes de guerre sont menées en conformité avec les recommandations du rapport Goldstone. Toutefois, ces charges inappropriées ne conduisent pas à rétablir la justice, mais servent à perpétrer le climat d’impunité pour les crimes commis contre les enfants palestiniens. DCI-Palestine espère que la nouvelle enquête sur l’utilisation de Sabri comme bouclier humain mènera à des accusations qui correspondent à l’ampleur de la violation.
L’utilisation de civils, en particulier les enfants, comme boucliers humains est clairement interdite par le droit international et par la législation nationale d’Israël. Israël est partie au Protocole facultatif CRC concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, qu’elle a ratifiée en 2005 ; la même année, la Haute Cour de justice a interdit l’utilisation de civils comme boucliers humains. Or, des violations du Protocole et la décision de la Haute Cour continuent apparemment de façon incontrôlée, puisque la Cour suprême d’Israël est clairement incapable ou refuse d’appliquer ses propres décisions, quand le gouvernement israélien refuse d’appliquer le Protocole dans le TPO.
Le 19 janvier 2010, la mise en œuvre par Israël du Protocole facultatif a été examinée par le Comité des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, qui a émis des recommandations fermes à Israël sur la pratique en cours d’utilisation d’enfants palestiniens comme boucliers humains. DCI a écrit des rapports aux Nations unies sur cette question avant l’avis à Israël, et nous soutenons leurs recommandations. Nous pensons que ces soldats qui violent sciemment la loi pour se protéger du danger perçu avec un mépris total pour la sécurité et le bien-être des enfants doivent être « dûment poursuivis et sanctionnés par des peines appropriées. »
source : DCI
traduction : Julien Masri
pour la maltraitance des enfants, voir aussi l’histoire de Jamil