Déclaration à la presse par la famille de Amir Makhoul

Nous accusons !

Aujourd’hui est le 21e jour depuis l’arrestation de Amir Makhoul, à son domicile de Haïfa, en Israël, dans l’obscurité de la nuit, par des agents de l’unité d’enquête internationale sur les crimes et Service général de sécurité (GSS ou Shabak). L’arrestation a été effectuée d’une manière brutale et terrifiante. Notre maison a été perquisitionnée, son contenu fouillé, diverses pièces d’équipement et des objets de valeur particulière pour nous ont été confisqués. Les violations de nos droits fondamentaux à la dignité humaine et à la vie privée ont été commis, et la violence physique, verbale et psychologique a été utilisée contre nous et en face de nos deux filles. En ce jour, nous, la famille d’Amir, annonçons que nous sommes extrêmement préoccupés par ce qui lui arrive et sur les conditions de sa détention.

Ameer Makhoul
Ameer Makhoul

Nous savons que Amir a souffert et continue de souffrir de douleurs aiguës à la tête, au dos et aux deux jambes à la suite des violentes tortures auxquelles il a été soumis, en violation de ses droits les plus fondamentaux. Il s’agit notamment des droits de dormir, boire et manger et les droits à la dignité et à ne pas être exposé à des traitements humiliants et dégradants. Son isolement complet du monde extérieur, le contrôle exercé sur lui par les enquêteurs du SGS et son interrogatoire pendant des heures et des jours sans sommeil, menotté et lié par les mains et les pieds à une chaise basse, d’une manière qui ne lui pas  permet de bouger, lui causant une douleur intense, à cause de laquelle il continue de souffrir maintenant, tout cela a abouti lui faire perdre le sens du temps, sa capacité à penser et à se concentrer, ainsi qu’une désorientation mentale. Ces méthodes sont illégales au regard des droits israélien et international.

Jusqu’à aujourd’hui, le 26 mai, le tribunal a refusé de permettre aux avocats d’Amir de lire le rapport médical rédigé par un médecin qui lui a rendu visite deux fois au cours de l’interrogatoire. Il a également refusé de permettre à un médecin indépendant envoyé par Physicians for Human Rights – Israel de l’examiner, comme requis par Adalah, Physicians for Human Rights – Israel et le Comité public contre la torture en Israël. Ces refus soulèvent des préoccupations et questions concernant les renseignements que l’ESG, avec le soutien de la Cour, veut cacher regardant ses conditions de détention et leurs méthodes d’interrogatoire. Qu’est-ce, nous nous demandons, cache l’ESG et pourquoi s’esquive-t-il ? Est-ce pour cacher les marques de la violence physique et psychologique qu’elle lui a infligé ? Et pourquoi la Cour a donné son consentement à ces procédures ?

Ce qui nous inquiète particulièrement, c’est que Amir continue à se plaindre de douleurs aiguës et sa vue s’est détériorée, ce qui l’a obligé à demander une paire de lunettes plus fortes. La question est de savoir comment et pourquoi cette sévère diminution vision a été causé pendant sa détention et quelles sont les méthodes d’interrogatoire qui ont conduit à cette dégradation et à la peine dont il se plaint.

Les grandes questions sont : qu’est-ce que l’establishment sécuritaire israélien essaie de cacher ? Pourquoi la Cour est de connivence avec l’ESG et cache les conditions de détention et les méthodes d’interrogatoire/de torture qui ont été utilisées contre Amir ?

Pourquoi le tribunal a bloqué la publication des détails de l’affidavit d’Amir en ce qui concerne les méthodes illégales d’interrogatoire utilisées contre lui et dont il a parlé en présence de ses avocats lors de sa première rencontre avec eux environ deux semaines après avoir été privé d’accès à un avocat ?

Nous lançons un appel aux communautés locales et internationales et aux individus pour continuer à agir rapidement afin de mettre la pression sur le gouvernement israélien et le système juridique pour qu’il ouvre une enquête indépendante sur les méthodes utilisées par les enquêteurs du GSS contre Amir, et d’exiger la mise en accusation des responsables pour l’utilisation de la torture contre lui. Nous appelons également les communautés locales et internationales à considérer toute mise en accusation par le GSS comme ayant été fabriquée et extorquée sous la torture et acquise uniquement par l’obstruction des libertés démocratiques et des droits de l’homme. Ces actes ne sont pas valides, illégitimes et en violation flagrante du droit international.

Nous appelons à s’adresser aux autorités israéliennes pour leur demander d’annuler immédiatement ce procès qui se fonde sur une enquête durant laquelle Amir a été empêché de se défendre de quelque véritable manière. Amir a été privé des droits de l’Homme fondamentaux auxquels il a droit en vertu de la loi israélienne et internationale. L’indépendance du pouvoir judiciaire et les libertés démocratiques ont été dangereusement soumises aux diktats du GSS dans ce cas.

Nous apprécions grandement la solidarité de communautés, d’institutions et d’individus avec Amir, locale comme internationale et tous les efforts pour défendre sa liberté. Nous sommes conscients de l’importance du rôle joué par tous les mouvements et les partis politiques s’agissant de contester les circonstances de l’arrestation d’Amir et cette attaque contre l’opinion publique arabe et ses dirigeants, contre les libertés démocratiques et les droits de l’homme. Nous sommes également conscients que le choix stratégique clair de la population arabe en Israël a été et continue d’être celui de l’inflexible et légitime lutte politique.

Le fait est que Amir Makhoul n’appartienne à aucun parti politique en particulier. Il se réserve plutôt pour lui-même une position indépendante, qui est une indication claire que la principale cible de cette attaque est le public arabe palestinien et ses dirigeants, leurs droits et libertés. Défendre la liberté d’Amir et ses droits en tant que détenu, rejeter les incitations contre les citoyens arabes à la lumière de sa détention ne sont pas un problème particulier ou relatif à un groupe, mais une mission nationale et démocratique.

Le véritable acte d’accusation est contre le GSS et l’establishment israélien, qui foulent aux pieds les libertés démocratiques et les droits de l’Homme et ont recours à des méthodes illégales d’interrogatoire et à la torture.

Janan Abdu, associé de Amir Makhoul (972-54-756-2171)
Issam Makhoul, frère de Amir Makhoul (972-50-551-0433)

26 mai 2010

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