Les Palestiniens restés en Israël après la Nakba de 1948 ont récemment fait l’objet de toutes les attentions du gouvernement israélien, ou plus exactement de ses services de propagande. Invoquer les droits civils et politiques qui leurs sont reconnus ou l’émergence de juges, de députés et désormais de ministre « arabes » est en effet devenu un moyen commode pour Israël de balayer les accusations de pratiquer une politique d’apartheid sur l’ensemble du territoire sous son contrôle. Un procédé qui ne résiste pas à l’analyse, tant il apparaît évident que les nombreuses discriminations qui sont infligées à ces citoyens de seconde zone sur leur propre terre trouvent elles aussi leur source dans une logique de domination raciale.
Si les citoyens palestiniens d’Israël ne la subissent pas de la même façon que ceux de Jérusalem-Est, de Gaza ou de Cisjordanie, de nombreuses dispositions législatives et une histoire pareillement marquée par l’oppression assurent le maintien d’une discrimination structurelle à leur encontre(pages 6 à 9).
Le Fond national juif représente l’un des bras armés de l’entreprise de dépossession et d’évincement des Palestiniens de la propriété de la terre, comme l’a récemment illustré la campagne de boisement du Neguev destinée à accélérer le nettoyage ethnique en en chassant les Bédouins (pages 10 à 13).
Le fanatisme des colons ne s’arrête plus au territoire occupé, puisqu’il se déploie également dans les villes dites « mixtes » où il s’agit de montrer aux Palestiniens qui est le maître (pages 14-17).
Dans ce contexte, les soulèvements d’avril et mai 2021 dans toute la Palestine historique ont montré que les Palestiniens d’Israël n’entendaient plus se laisser à la fois priver de l’égalité des droits dans leur État et du lien qui les unit à leurs compatriotes du territoire occupé (pages 18 et 19).