News BDS: bulletin n°84

Le 25 mai 2020, quatre policiers assassinent George Floyd en plein jour, dans les rues de Minneapolis. Insoutenables, les images de la lente agonie de ce père de deux fillettes ont déclenché de nombreuses manifestations à travers le monde pour s’opposer, encore et toujours,
au racisme endémique de nos sociétés ainsi qu’aux violences policières.

Le 30 mai 2020, dans Jérusalem occupée, Iyad Hallak, un autiste
de 32 ans était exécuté par la police israélienne à la « Porte des Lions » dans la Vieille ville de Jérusalem. Le 5 mai 2020, le groupe Facebook «TN Rabiot Police Officiel», regroupant 8000 membres des «forces de l’ordre », nous prouvait, encore une fois, qu’au sein de la police, racisme, sexisme et homophobie étaient monnaie courante. Contre les abus de pouvoir, de nombreuses stratégies existent; le BDS est l’une d’entre elles.

Palestine

À la suite des manifestations qui secouent les États-Unis, le Comité national palestinien (BNC) s’est évidemment déclaré solidaire de la lutte engagée, entre autres, par le Movement for Black Lives. Subissant au quotidien les crimes de guerre commis par les forces d’occupation israéliennes, la plus grande coalition de la société civile palestinienne a ré-affirmé sa solidarité avec « nos frères et sœurs noirs dans tous les États- Unis qui demandent la justice à la suite de la vague intolérable de meurtres de Noir.es américain.es commis par des policiers.»

En soulignant le caractère historiquement raciste, colonialiste et impérialiste de la nation américaine,

le BNC fait le parallèle avec le quotidien imposé au peuple indigène de Palestine : colonialisme, apartheid et violence raciste savamment mis
en place par un État israélien qui, dans la course à la haine, concurrence facilement les États-Unis.

Le BNC conclut son communiqué en s’adressant directement à ceux qui chaque jour, risquent
de se faire froidement tuer : « À nos frères et sœurs noirs : votre résilience face à une déshumanisation brutale est une source d’inspiration pour notre propre lutte contre

le système israélien d’occupation, de colonisation de peuplement et d’apartheid. »

Jérusalem

La crise du Covid-19 aura touché tout le monde (différemment, parce qu’être en confinement dans le Palais royal ou dans un 11m2, ce n’est pas exactement la même chose), tous les secteurs. Parmi ces secteurs durement touchés, celui du cinéma. Face à cette problématique, la productrice Jane Rosenthal lance le festival «We Are One», un festival en ligne dont la programmation est composée par des festivals « victimes » de la crise sanitaire actuelle. Parmi les festivals partenaires, nous pouvons citer Cannes, Berlin, Sundance

et … le Festival du film de Jérusalem (JFF).
À de nombreuses reprises, il a été mis en évidence que le milieu de la culture israélien était complice des violations israéliennes du droit international. Dans ce cas-ci, le travail d’analyse est prémâché tant les preuves de connivences sont évidentes : le JFF est parrainé par le gouvernement israélien, l’Autorité de développe- ment de Jérusalem ainsi que par la Fondation
de Jérusalem. Pour résumer, le JFF, sous couvert de «liberté culturelle», n’est qu’un énième outil de la «hasbara» israélienne dont l’objectif
est uniquement de blanchir les crimes répétés commis par l’État voyou qu’est Israël.

Royaume-Uni

La date du 28 avril 2020 sera à marquer d’une pierre blanche pour le «D» de «BDS». En effet,
le PSC (groupe londonien de solidarité avec la Palestine), avec le soutien d’une pléthore d’autres organisations et de particuliers), a remporté une franche victoire face au gouvernement britannique. Initialement, l’État insulaire avait fait passer des règlements empêchant les régimes de retraite

des gouvernements locaux de désinvestir d’une manière contraire à la politique étrangère et
de défense du Royaume-Uni ; les compagnies impliquées dans les violations du droit international en Israël étaient donc ainsi protégées. Après 3 ans de procédures (et d’imbroglios où la Cour administrative a donné raison au PSC avant que son avis soit renversé par la Cour d’appel puis que ce dernier avis soit à nouveau renversé par la Cour suprême), le PSC sort donc victorieux d’une lutte qui, certes, était centrée sur la défense du BDS mais aussi des droits mis en danger tels que la liberté d’expression que nous pensons naïvement être acquise. Cette victoire est une preuve éclatante de l’illégitimité des tentatives de bâillonner le mouvement BDS.

Belgique

Comme chaque année, le retour du printemps marque également celui des pommes de terre
« primeur » Nicola d’origine israélienne dans nos grandes surfaces. Celles-ci sont cultivées dans le désert du Néguev dont Israël chasse les Bédouins palestiniens de leurs terres et détruit leurs habitations et leurs récoltes. Alors que ces communautés sont fortement discriminées dans leur accès à l’eau, la culture dans le désert nécessite une irrigation intensive : plus de

100 litres d’eau pour produire 1 kg de pommes de terre ! Boycotter les patates coloniales, c’est aussi questionner la pertinence économique
et politique de ce type d’importation, alors que s’annonce une année noire pour nos producteurs locaux confrontés à une grave surproduction en raison de la crise du Coronavirus.

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