Est-ce que la ville de Jérusalem pratique la discrimination entre les établissements d’enseignement et des étudiants de l’est et de l’ouest de la ville ? Oui, absolument, du moins selon un avis professionnel rédigé par le conseiller juridique municipal de Jérusalem, l’avocat Havilio Yossi.
Dans cet avis, rédigé à la demande du maire adjoint Joseph Alalo du Meretz, l’avocat Havilio a présenté les statistiques suivantes : Alors que la ville transfert 408 NIS (environ 82€ ) par élève aux écoles primaires dans l’Ouest, elle fournit seulement 214 NIS (environ 43€) par élève aux écoles de l’Est. Ces fonds concernent toutes les activités de l’école. « Sur les statistiques qui m’ont été livrées, on peut voir qu’il y a un fossé important entre les montants des transferts municipaux vers les établissements d’enseignement à l’ouest de la ville pour les frais d’exploitation et les montants vers les écoles de l’Est, », écrit l’avocat Havilio. Il explique dans son article d’opinion que les chiffres lui ont été fournis par le directeur municipal de l’éducation.
« Mon avis juridique est que ce fossé soulève des préoccupations au sujet des allégations de discrimination et de violation du principe d’égalité, qui est un principe fondamental dans l’Etat d’Israël et dans le droit d’Israël. Il est à craindre que cela ne tiendra pas devant un examen légal », écrit le conseiller juridique. Il a également écrit que la municipalité a tenté d’expliquer l’écart entre les investissements dans l’éducation en disant que la ville est forcée d’investir beaucoup de fonds supplémentaires dans la location de bâtiments, qui sont ajoutés aux fonds investis dans les activités scolaires.
Toutefois, Havilio a écrit que cet argument est fondamentalement vicié : « À l’ouest de la ville, la municipalité construit des écoles en général sur des fonds publics et, par conséquent, il n’est pas nécessaire de louer les écoles publiques. Ainsi, à mon avis, cette affirmation n’est pas pertinente dans la comparaison et ne peut certainement pas justifier l’écart, surtout quand il est si grand. »
« pas seulement une discrimination budgétaire »
Selon Alalo, la discrimination dans le système scolaire de Jérusalem ne s’arrête pas là. « Malheureusement, la discrimination n’existe pas seulement en matière budgétaire, mais s’exprime aussi en termes concrets, comme la qualité de l’éducation et les écarts entre les élèves. » L’avis professionnel du conseiller juridique avance des chiffres qui montrent une discrimination évidente dans les normes d’éducation des deux sections de la ville qui ne sont pas caractéristiques d’un gouvernement qui fait bien son travail. « La municipalité doit tout faire pour combler les écarts existants. Le maire m’a bien assuré que les changements importants seront consentis pour le mieux », a expliqué Havilio.
La municipalité de Jérusalem a catégoriquement nié les allégations de discrimination et a lancé une attaque personnelle contre le conseiller juridique. « L’opinion du conseiller juridique présente une image superficielle et tendancieuse de la budgétisation pour le système éducatif dans l’est de la ville ». « Le maire et les gestionnaires municipaux sont conscients de l’écart entre Jérusalem et le reste des villes en général et des besoins dans l’est de la ville en particulier. Depuis le début de la législature actuelle, de nombreux changements ont été apportés concernant l’est de la ville. Les investissements ont augmenté de façon significative de même que des efforts à grande échelle afin d’élargir cette tendance. »
Selon la municipalité, les établissements d’enseignement dans l’Est reçoivent des prestations exclusivement pour eux, y compris l’investissement de 13.6 millions de NIS (environ 2,7 millions d’euros) pour la location de bâtiments publics, une somme 10 fois plus élevée que pour les établissements dans l’ouest de la ville. Comme mentionné précédemment, la raison en est que l’Etat fournit des fonds pour la location de l’ouest. La municipalité a également affirmé que l’est de la ville reçoit un investissement quatre fois plus important que l’ouest pour le transport des élèves et 2 millions de NIS (environ 401.000€ ) d’investissement annuel pour l’impression des manuels.
« Il est regrettable qu’au lieu d’aider la municipalité, le conseiller juridique utilise ses opinions professionnelles, et ce n’est pas la première fois, afin de promouvoir ses opinions politiques en les présentant faussement comme des faits », écrit la municipalité.
Ronen Medzini
Publié le: 04.16.10, Ynet news
traduction : Julien Masri