Les civils continuent de payer le prix dans la Bande de Gaza

gaza-israel-warEn tant qu’organisation destinée à promouvoir et à protéger les droits de l’Homme des Territoires Palestiniens Occupés (OPT), Al-Haq est fortement préoccupée par la montée de la violence dans la Bande de Gaza, qui menace sérieusement la vie et la sécurité de la population civile.

Vendredi 9 mars, une attaque israélienne a visé et tué Zuhair al-Qaissi, le secrétaire général du Comité de Résistance Populaire (PRC), et son gendre Mahmoud Hanini, qui a été libéré en Octobre 2011, lors de l’échange de prisonniers entre le Hamas et Israël. De telles violences contribuent à la spirale de représailles et d’attaques disproportionnées, qui ont eu lieu ces 4 derniers jours. Selon les sources d’Al-Haq, les raids israéliens ont tué 25 Palestiniens, dont 5 civils (deux d’entre eux étaient des enfants), et blessé 80 personnes, dont la majorité sont des civils. Dans le même temps, selon les médias, 4 Israéliens ont été blessés par des roquettes tirées par des militants palestiniens de la Bande de Gaza.

Les opérations militaires israéliennes et la montée de la violence ont affecté la population de Gaza de manière disproportionnée. La bande de Gaza, tout comme les autres Territoires Palestiniens Occupés, sont affecté par la politique agressive de l’occupation israélienne. Mais la situation s’est aggravée depuis 2007 quand Israël a imposé illégalement le blocus de Gaza. Si l’on ajoute au blocus, que le Comité International de la Croix Rouge qualifie de punition collective, les effets à long-terme de l’opération Plomb Durci, la facture est lourde pour la population civile, sans défense sous les attaques aériennes israéliennes.

Alors qu’une prétendue trêve aurait été proposée, il faut garder à l’esprit que, vu l’impunité dont Israël jouit face aux violations contre la population civile, cela n’a rien de dissuasif et que, par conséquent, cela ne garantit en aucun cas qu’une trêve de ce genre soit respectée. L’absence d’application des recommandations du Rapport de Mission sur l’Etablissement des Faits sur le Conflit à Gaza de l’ONU (UN Fact-Finding Mission Report on the Gaza Conflict) a mené la communauté internationale à sanctionner de facto l’utilisation disproportionnée des forces israéliennes dans la Bande de Gaza. Les victimes palestiniennes de l’opération Plomb Durci, qui doivent encore obtenir réparation, craignent qu’il n’y ait plus aucun moyen d’empêcher que les crimes de « Plomb Durci » se répètent.

Al-Haq appelle Israël, puissance occupante, à s’abstenir totalement d’attaquer les quartiers civils et à s’assurer que la population civile jouisse de la protection que le droit international humanitaire lui accorde en cette période de guerre d’occupation. Les attaques militaires israéliennes dans des régions densément peuplées, comme la Bande de Gaza, doivent répondre aux strictes normes du droit international humanitaire, en particulier concernant les principes de distinction et de proportionnalité, lesquels exigent de privilégier l’annulation directe d’une attaque dont l’impact pourrait porter sur des civils, plutôt que de rechercher les avantages militaires. La non-prise en compte de ces précautions peut conduire à la perpétration de crimes de guerre.

De la même manière, les groupes de militants palestiniens doivent s’abstenir de recourir à des armes indiscriminées, car cela équivaudrait aussi à des crimes de guerre.

Les Hautes Parties Contractantes à la Ive Convention de Genève doivent défendre leurs obligations selon l’article 1 « d’assurer le respect » de la Convention en adoptant les mesures nécessaires au respect du droit international humanitaire, en faisant pression sur les différents parties prenantes au conflit.

Source : Neill Ó Cíoráin, Al- Haq, 13 mars 2012

Traduction: F.C.

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