Le Sénat des étudiants de Berkeley prend la décision de désinvestir en réponse à l’occupation israélienne

Pour la première fois dans l’histoire de l’Université de Californie, le sénat étudiant de l’UC Berkeley a approuvé un projet de désinvestissement de deux sociétés américaines en réponse à l’occupation israélienne du territoire palestinien et au bombardement de la bande de Gaza. Le projet de loi du sénat oblige à la fois les Régents et le gouvernement des étudiants de se retirer de General Electric et United Technologies. General Electric fabrique des moteurs d’hélicoptères Apache, United Technologies, fabrique des hélicoptères Sikorsky et des moteurs d’avion F-16. En outre, le projet de loi crée un groupe spécial chargé d’étudier la poursuite d’une politique d’investissement socialement responsable pour l’université.
L’étudiant sénateur Rahul Patel soutenu le projet de loi, déclarant que dans les années 1980 le gouvernement des élèves a été un acteur central en exigeant que l’université désinvestisse de l’apartheid sud-africain ; 25 ans plus tard, il est un acteur clé dans l’élaboration d’un mouvement national contre l’occupation et les crimes de guerre à travers le monde. Le gouvernement des étudiants peut être un espace de mobilisation et de prise de décisions qui ont un impact significatif sur la communauté internationale. Nous devons utiliser cet espace pour nous engager mutuellement sur les questions de justice dans le monde.
La délibération du sénat, qui a débuté mercredi soir, s’est terminée à 3 h du matin jeudi 18 mars. La réunion a attiré un grand nombre d’élèves, d’éducateurs et de membres de la communauté, ce qui a nécessité le déplacement de la session de la Chambre du Sénat vers une salle plus grande. Les participants ont tour à tour exposé des arguments passionnés pour et contre le projet de loi. La liste variée de conférenciers invités incluait 76 noms, depuis des étudiants de première année jusqu’aux anciens combattants du Vietnam.
Après les modifications, la déclaration finale a été adoptée par un vote de 16 contre 4.
En plus de l’action militaire israélienne, l’initiative étudiante a été motivée par un appel de 2005 au nom de 171 organisations de la société civile palestinienne appelant « les personnes de conscience partout dans le monde entier à imposer de larges boycotts et à mettre en œuvre des initiatives de désinvestissement contre Israël jusqu’à ce qu’il se conforme  pleinement aux préceptes du droit international. »
Selon Emiliano Huet-Vaughn, co-auteur du projet de loi, ce vote est une étape historique pour demander des comptes à un Etat et aux acteurs responsables de leurs violations des droits fondamentaux de l’homme. La large fraction de la communauté qui est venue demander à notre université d’investir éthiquement dément l’idée que le peuple américain va tolérer qu’on profite d’une occupation ou d’autres atteintes aux droits humains. L’étudiante sénateur Emily Carlton, co-parrain du projet de loi, a ajouté que cette action ne serait historique que si elle était reproduite dans tout le pays et le monde, espérant que les gouvernements d’étudiants dans toute l’Amérique vont voir là un signe qu’il est temps de se démarquer de la guerre.
En 2009, le Hampshire College à Amherst, MA, Etats-Unis est devenu le premier établissement d’enseignement à prendre ses distances avec des sociétés directement impliquées dans l’occupation israélienne de la Palestine. La décision du Hampshire College a été présentée par le groupe Etudiants pour la justice en Palestine et finalement adoptée par le conseil d’administration. Aujourd’hui, à travers son projet de loi du sénat des étudiants, l’UC Berkeley devient la première grande institution publique américaine à approuver une mesure similaire.
Les Etudiants de l’UC Berkeley pour la justice en Palestine, ont travaillé sur une campagne de désinvestissement d’institutions qui profitent de l’occupation de la Palestine depuis 2000. Le groupe des Etudiants en Droit de l’UC Berkeley pour la Justice en Palestine, fondé en 2007, a joué un rôle central dans la recherche sur les questions juridiques et les lois internationales à propos des violations israéliennes des droits de l’homme.

traduction Julien Masri

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