
Par Pierre Galand
Nouvelle de Gaza : la librairie « Renaissance », l’une des plus anciennes existant bien avant l’occupation de Gaza par Israël, a été réduite en poussière, en quelques secondes, à la suite d’un des derniers bombardements de l’aviation israélienne. Objectif militaire ?
La liste des destructions d’infrastructures civiles palestiniennes à laquelle nous a habitué·es le système répressif israélien est longue. Pourtant, le peuple palestinien se tient debout, assuré de son bon droit, mais sans ignorer que la communauté internationale regarde ailleurs.
Celle-ci semble en effet sous le charme du nouveau gouvernement israélien, bien décidé à surfer sur l’euphorie du départ de Nétanyahou pour faire oublier le cauchemar imposé aux Palestinien·es depuis 73 ans. Or, quelles que soient ses différentes figures de proue. Les Palestinien·es savent qu’ils n’ont rien à attendre des gouvernements israéliens.L’obsession du nouveau ministre de la Défense, le général Benny Gantz, à l’égard des Gazaouis n’est un secret pour personne. Quant à son Premier ministre, Naftali Bennett, champion de la droite extrême, il n’hésita pas, alors qu’il était ministre de l’Enseignement du quatrième gouvernement Nétanyahou, à interdire aux établissements scolaires publics d’accueillir les représentants de l’ONG Breaking the Silence, trop critiques des positions du gouvernement vis-à-vis des Palestiniens. C’est lui aussi qui a fait prohiber l’usage du terme Nakba dans les manuels scolaires israéliens. Il se positionnera très tôt enfin comme dirigeant du Conseil de Yesha, une organisation de défense des intérêts des colons dans le territoire occupé.
La majorité hétéroclite qui dirige Israël aujourd’hui avait un objectif principal : chasser Nétanyahou. Ce n’est pas pour autant qu’elle ait à son programme de mettre fin à l’annexion et à la colonisation du territoire palestinien ni au blocus inhumain de Gaza.
Clairement, ce n’est donc pas ce gouvernement qui ouvrira des perspectives à la reconnaissance pleine et entière du droit à l’autodétermination des Palestiniens dans les frontières d’avant 1967.
Il nous appartient donc de poursuivre nos actions d’interpellation politique et de soutien solidaire à la résistance palestinienne pour le respect de ses droits fondamentaux. Ainsi, nous appelons les autorités fédérales et régionales à exiger d’Israël la fin de l’occupation et des annexions du territoire palestinien et, dans l’intervalle, à suspendre ses relations économiques et commerciales avec ce pays. Nos campagnes, dont la dernière en date «This is Apartheid! » et celles du BDS (Boycott, désinvestissement, sanction) constituent des axes clairs pour dénoncer toute velléité de normalisation des relations avec l’État d’Israël tant que perdureront ses violations du droit international et du droit humanitaire.