Le massacre de Deïr Yassin serait tellement sensible que, 62 ans après, Irsaël refuserait encore de publier des documents et des photos conservées dans les archives de Tsahal ?
C’est la question à laquelle Eliezer Rivlinla, vice-président de la Cour suprême et les juges Edna Arbel et Neal Hendel doivent répondre. Une plainte a en effet été déposée en début de semaine par le journaliste Guidi Weitz du quotidien Haaretz et Neta Shoshani, une étudiante de l’école d’art Betsalel, à Jérusalem.
La bataille de Deïr Yassin, à l’Ouest de Jérusalem a eu lieu en avril 1948, un mois avant la proclamation de l’Etat d’Israël. Des dizaines de civils palestiniens du village ont alors été tués par des unités d’Etzel (Irgoun) et du Lehi.
L’Etat prolonge l’interdiction
Selon la loi, l’Etat peut différer la publication de ses documents pendant une durée de 50 ans si cette publication risque de mettre en danger la sécurité d’Israël, de porter atteinte à ses relations diplomatiques ou pour d’autres raisons décidées par les responsables des archives nationales. Si, après ces 50 années, les révélations sont toujours considérées dangereuses, l’interdiction de publication peut être prolongée.
En 2006, Shoshani avait demandé à examiner les documents dans le cadre d’un projet d’école. Leur publication devait être autorisée dès 1998. Pourtant, elle n’a pu consulter qu’une partie des documents. Elle s’est vu refuser l’accès à d’autres dossiers et photos qu’elle avait demandés. Le 19 septembre 2007, l’Etat a fait savoir que l’interdiction de la publication d’une partie des archives de Deir Yassin avait été prolongée jusqu’en 2012.
De source officielle, certains documents pourraient nuire aux relations internationales d’Israël, en particulier dans le cadre de négociations avec les Palestiniens. Ils pourraient également exacerber les tensions avec la communauté arabe israélienne.
d’après le Jerusalem Post