Comme chaque année, l’Israeli Apartheid Week se déroule dans une pléthore d’universités à travers le monde. Sous le credo “United Against Racism”, cette édition de l’IAW met en exergue les liens entre la lutte de libération palestinienne et d’autres combats menés pour la justice aux quatre coins de la planète. En outre, elle met l’accent sur le rôle de la culture et de l’art dans nos luttes contre l’oppression et l’appropriation culturelle. L’événement est également l’occasion de ré-insister sur l’intérêt et l’efficacité de la campagne BDS, outil pacifique par excellence et arme de choix contre la politique d’apartheid israélienne.
Par Simon Fransen
Israël
Depuis le lancement de la campagne BDS en 2005, les soutiens furent légion, dont de nombreux chanteurs/chanteuses/groupes de musique. Citons, par exemple, Roger Waters, Massive Attack, U2, etc. En face, la machine de propagande israélienne a rapidement compris l’intérêt majeur du soft power : événements sportifs internationaux, concerts ou festivals, tout est désormais bon pour occulter et faire oublier la politique d’apartheid menée contre le peuple palestinien. C’est dans cette optique qu’à la fin du mois de février se tenait, à Eilat, le Sphera-Festival. Approché et sensibilisé par des militants de la Campagne BDS France, le groupe Bird on the Wire (dont, pour la petite histoire, le nom est tiré d’une magnifique chanson de Leonard Cohen) s’est retiré de la programmation du festival. Au tour de Deep Purple, dont le concert est prévu à Tel-Aviv le 22 mai prochain !
Sénégal
Du 10 au 12 mars, des activistes venant de tout le continent africain se sont retrouvés à Dakar pour affirmer leur soutien à la lutte de libération palestinienne sous le thème “From Africa to Palestine, United Against Apartheid”. Organisé par le Pan-African Palestine Solidarity Network, l’événement a rassemblé des militants de plus de 20 pays du continent dont le Malawi, le Kenya, évidemment l’Afrique du Sud, etc. Le fait est historique en Afrique ; c’était la première fois en effet qu’un rassemblement de soutien au peuple palestinien d’une telle ampleur y était organisé !
États-Unis
Au sein de la célèbre “Georgetown University”, des étudiants se sont mobilisés pour empêcher que 30 000$ de fonds étudiants soient utilisés pour financer un “itrek Business” en Israël. Loin d’être une sorte de randonnée virtuelle, c’est un abominable outil de la hasbara israélienne. Grosso modo, “itrek Business” propose à des étudiants en fin de cycle des voyages en Israël pour y aborder 4 thématiques spécifiques : le business (pour découvrir la Start-up Nation israélienne), le droit (pour découvrir le système démocratique israélien sur le terrain), la politique (pour découvrir la richesse et la complexité du système politique israélien) et pour terminer, le STIM (pour découvrir les programmes de science, technologie, ingénierie et mathématiques). Pour faire très court, visiter le site “itrek.org”, c’est découvrir, à la lettre, la mise en pratique des points essentiels de la hasbara israélienne. On conclura sur les sages paroles de Howard, étudiant à Columbia University, qui sont mises en exergue sur le site de itrek Business : “si vous voulez comprendre la région, le fonctionnement de la politique internationale, pour tout futur décideur politique, une compréhension d’Israël est absolument nécessaire et cruciale.” il y a fort à parier que Howard n’organisera pas l’IAW 2022 à Columbia…