Par Alice Mertens
Nom de l’association : Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC)
Date de création : 1980
Facebook & Twitter : Union of Palestinian Women’s Committees
Site internet: upwc.org.ps
Ses missions
Se définissant comme une organisation civile féministe et progressiste, l’UPWC fait pleinement partie du mouvement national palestinien pour l’indépendance. Ses membres et adhérent·e·s s’efforcent de redonner du pouvoir aux femmes palestiniennes avec, comme objectif conjoint, de contribuer à la lutte contre la colonisation et l’occupation militaire israéliennes.
Plus spécifiquement, son action vise à politiser la sphère privée des Palestinien·ne·s avec, comme fil rouge, l’idée que le mouvement de libération ne peut se faire qu’avec l’implication de toutes et tous. Voilà pourquoi l’émancipation des femmes et le respect de leurs droits est le corollaire de la lutte contre l’occupation. L’UPWC poursuit, en ce sens, des objectifs d’autogestion en fournissant des formations ainsi que des services juridiques, de santé, psychologiques et sociaux.
L’UPWC entre en convergence avec d’autres associations de lutte pour l’auto-détermination du peuple palestinien ainsi que de nombreuses associations féministes de par le monde. Celles-ci s’unissent dans une lutte dépassant le combat palestinien, en se rejoignant contre le patriarcat, le capitalisme, le colonialisme et l’impérialisme. Ses militantes sont convaincues que ces maux se tiennent entre eux et sont à l’origine des persécutions des peuples en général.
L’offensive pour l’émancipation des femmes palestiniennes est un combat d’ampleur. Ainsi, l’UPWC dénonce également les attaques internes à la société civile palestinienne contre les droits des femmes. Les militantes de l’UPWC luttent donc sur tous les fronts pour construire une société civile démocratique et progressiste. Une société sans discrimination et sans puissance occupante.
Ses activités
Les militantes de l’UPWC s’organisent autour de comités locaux implantés dans toutes les grandes villes, Gaza comprise.
Leurs multiples axes d’action témoignent des barrières auxquelles elles font face : soutien psychosocial des femmes et des mineurs gazaouis, renforcement de la résistance communautaire et de la cohésion sociale palestiniennes à Jérusalem-Est, amélioration de la place des femmes palestiniennes dans l’espace public, ouverture de maisons d’accueil pour enfants, construction de serres dans lesquelles les femmes cultivent et vendent leur production, lutte pour l’accès au travail des femmes, formations pour les femmes, réunions pour outiller les femmes sur les questions politiques, activités alliant art et thérapie pour les enfants, organisation de sit-in de protestation, … Pour réaliser toutes ces activités, l’UPWC reçoit notamment des fonds de l’UE. Enfin, elles n’hésitent pas à porter la question de l’égalité de genre au niveau législatif, ajoutant le plaidoyer politique à la liste de leurs actions.
Ses défis
Les difficultés qui fondent son existence (patriarcat, occupation militaire et colonisation) sont de plus en plus criants. En octobre 2021, l’UPWC s’est retrouvée dans la liste des 6 ONG’s palestiniennes considérées comme terroristes par le ministère israélien de la Défense. Elle a ensuite été interdite dans le territoire occupé, en novembre 2021, en vertu d’un ordre militaire (voir pages 6 à 8 du bulletin Palestine, 4e trim. 2021).
Avant cet événement, Khitam Saafin, présidente de l’association, a été arrêtée administrativement le 2 novembre 2020. Aujourd’hui toujours en détention, elle a été condamnée à 16 mois de prison en février 2022 par le tribunal militaire d’Ofer pour son rôle de présidente de l’UPWC. Il n’est pas étonnant que l’organisation soit dans le viseur de l’occupation israélienne quand on connaît sa popularité au sein de la société civile palestinienne et l’audace de sa vision politique. Ainsi, l’UPWC prône le boycott de l’occupation sous toutes ses formes et se positionne contre la normalisation des relations avec Israël.
Comment la soutenir ?
L’UPWC accueille des stagiaires et des volontaires. Infos sur leur site internet ou à l’adresse e-mail upwc@palnet.com