Bulletin n°81: Edito

Les Palestiniens, toujours mal aimés au Liban

Cet été, j’ai eu le privilège d’aller à la rencontre de militants syndicalistes, acteurs de la société civile, démocrates et laïques à Tunis, à Istanbul et à Beyrouth. J’en rapporte deux bonnes nouvelles. La première : tous restent profondément attachés à la cause palestinienne. La seconde : tous sont, comme nous, révoltés par l’attitude des gouvernements européens et de l’UE face aux réfugiés syriens et à ceux provenant de l’Afrique subsaharienne. Or c’est en Tunisie, en Turquie et au Liban que se concentrent aujourd’hui plus de réfugiés que dans toute l’Europe.

Au Liban, plus de 2 millions de réfugiés, principalement syriens, coexistent avec 225 000 Palestiniens, aux côtés de quelque 4 millions de Libanais.

« Coexistent » est une façon de parler car le 2 juillet dernier, l’armée libanaise détruisait les abris en dur que les réfugiés syriens avaient entrepris de construire dans leurs camps éparpillés sur tout le territoire et le 18, les Palestiniens se révoltaient et manifestaient avec force contre le plan de lutte contre le travail illégal du ministre du Travail qui assimile les Palestiniens réfugiés à de simples travailleurs étrangers sans permis. Hormis le soutien de quelques organisations humanitaires, les réfugiés palestiniens sont les mal-aimés du système politique libanais et leurs conditions de vie restent des plus précaires.

Aujourd’hui, 5,2 millions de Palestiniens au Liban et de par le monde se voient clairement refuser par Israël tout droit au retour en Palestine et en Israël et ce, malgré les résolutions du Conseil et de l’AG des Nations Unies qui les y autorisent expressément. Le refus israélien n’a d’autre but que d’empêcher la minorité arabe d’acquérir le poids démographique qui lui permettrait de mettre fin à sa subordination.

Plaider pour leur droit au retour doit rester une priorité pour le mouvement de solidarité car les Palestiniens sont, en l’occurrence, bel et bien victimes d’une des formes du crime d’apartheid. Un crime que les Etats du monde entier devraient empêcher ou réprimer immédiatement. Que fera à cet égard la Belgique qui siège au Conseil de sécurité des Nations Unies ?

Pierre Galand

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