Israël a voulu intimider tous ceux qui manifestent leur solidarité avec les habitants de Gaza.
Nous nous étions habitués aux crimes et aux violations des droits de l’homme commis par l’occupant israélien, mais nous ne nous attendions pas à ce qui s’est passé le 31 mai. Cela a dépassé tout ce que nous imaginions. On ne pensait pas que le gouvernement israélien avait atteint ce niveau invraisemblable de voyouterie et d’insolence. Ni qu’il était aussi bête. Car l’attaque n’a pas été dirigée contre les Palestiniens, qui en ont vu tellement que cela fait partie de leur routine, mais contre des ressortissants de plus de quarante pays étrangers. Les huit bateaux venus de Chypre avec sept cent cinquante sympathisants à bord apportaient dix mille tonnes d’aide humanitaire, de nourriture et de médicaments. Le ministère des Affaires étrangères israélien a essayé de sortir de l’impasse en suivant le précepte “l’attaque est la meilleure défense”. Ainsi, il a accusé les militants d’avoir ouvert les hostilités alors que les soldats cherchaient à les convaincre de se diriger vers [le port israélien d’] Ashdod. Face à leur refus, Israël a donc conclu à la provocation et à une opération d’infiltration d’armes qui risquait de mettre en danger la vie des Israéliens. Et ce au mépris des dires des sympathisants, expliquant qu’ils ne transportaient que du matériel humanitaire destiné à une population croupissant sous un siège impitoyable. Israël s’est affranchi du droit international, pensant que ses propres lois doivent s’appliquer à tout le monde. Avant même le départ de la “flottille de la liberté”, il était évident qu’Israël allait tout faire pour l’arrêter, à n’importe quel prix, que ce soit par les menaces ou l’intimidation, et même en faisant couler le sang.
Difficile de croire, donc, ceux qui affirment qu’on n’a pas donné l’ordre de tirer en haut lieu. Voilà le prix à payer pour la liberté des habitants de la bande de Gaza. Aux quatre coins du monde, des gens ont quitté leurs proches, leurs foyers et leur travail pour des motivations purement humanitaires et pacifiques. Ils sont maintenant unis aux habitants de Gaza par le sang versé. Par cet acte de piraterie internationale, Israël veut intimider tous ceux qui songeraient à participer à d’autres initiatives de ce genre et signifier que personne ne parviendra à rompre le blocus. Au reste du monde maintenant de comprendre la véritable nature de cette entité criminelle et fasciste qui prétend être porteuse de valeurs de civilisation et de démocratie. Au reste du monde de ne pas se laisser abuser par les mensonges que ses responsables inventent afin de se disculper d’un crime qui était prémédité. Ce pays doit être jugé pour ses crimes. Il s’est habitué à toujours s’en sortir sans devoir rendre des comptes, mais cela lui sera plus difficile cette fois-ci. Car des ressortissants de plus de quarante pays ont été visés.
03.06.2010 | Ala’Karrajé | MIFTAH
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