Quel succès pour la nouvelle campagne Made in Illegality lancée cette semaine par les coupoles belges CNCD-11.11.11 et 11.11.11 et la FIDH ! Des retombées dans la plupart des grand médias nationaux, et le parti Ecolo qui annonce déjà qu’il soutient la recommandation visant à interdire les produits et services israéliens venant des territoires palestiniens occupés. Un succès également marqué par le nombre et la diversité des organisations qui soutiennent la campagne. S’y retrouvent une vingtaine d’organisations de solidarité, d’ONG, d’organisations de droits de l’homme, de syndicats, d’organisations de paix.
Le mot d’ordre de la campagne est clair : la Belgique doit se mettre en conformité avec ses obligations en matière de droit international et mettre fin à ses relations économiques avec les colonies israéliennes. La demande n’est donc pas comme certains médias l’ont interprétée que la Belgique boycotte les produits des colonies, mais bien qu’elle se mette en cohérence avec ses déclarations sur l’illégalité des colonies israéliennes.
Cette campagne est-elle pour autant antinomique avec le mouvement BDS pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions comme semblent le prétendre certains (Voir article sur Rtbf.be) ? Loin de là ! Dans BDS, il y le « B » de boycott qui s’adressent aux citoyens-consomm’acteurs, mais aussi le « S » de Sanctions qui s’adressent aux Etats.
Le boycott est considéré comme un moyen non-violent et citoyen de pression sur le gouvernement israélien. L’appel BDS est issu du constat de l’impunité constante d’Israël. Il a été lancé un an jour pour jour après l’avis consultatif de la Cour International de Justice sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé du 9 juillet 2004. Cet avis avait été adopté par la majorité des membres de l’Assemblée générale des Nations Unies. Mais un an après, rien n’avait changé et le gouvernement israélien poursuivait, imperturbable, la construction du mur dans le territoire palestinien. C’est donc pour pallier à l’inaction des Etats, que les Palestiniens ont appelé les citoyens du monde à boycotter les produits israéliens pour mettre la pression sur le gouvernement israélien. Et cela fonctionne !
La campagne Made in Illegality s’inscrit quant à elle dans le « S » du mouvement BDS, constituant un appel au gouvernement belge à appliquer des mesures pour qu’Israël cesse de violer le droit international comme il le fait en implantant des colonies dans le territoire palestinien occupé. Le professeur François Dubuisson souligne par ailleurs que la Belgique a l’obligation de prendre de telles mesures.
De nombreuses organisations soutenant la campagne Made in Illegality soutiennent aussi l’appel BDS. C’est le cas de l’Association belgo-palestinienne, de Palestina Solidariteit, d’INTAL, de Solidarité Socialiste, de Vrede et de Vredesactie. Ces organisations considèrent qu’il est important de garder l’appel BDS au centre de la lutte pour l’autodétermination du peuple palestinien. Cet appel est en effet issu de la société civile palestinienne elle-même et revêt à ce titre la plus grande des légitimités. Et si ces organisations participent aussi à la campagne Made in Illegality, c’est parce qu’elles considèrent que cette campagne s’y inscrit parfaitement et permettra de faire un pas de plus pour que les Palestiniens puissent un jour jouir pleinement de leurs droits!