Pétition : appel aux soignants de Belgique pour la protection des soignants et civils à Gaza

Le personnel soignant de l’hôpital Saint-Pierre lance un appel aux soignants de Belgique à signer cette pétition pour la protection des soignants et civils à Gaza. Seul le personnel soignant est invité à signer cette pétition.

« Nous, soignants de Belgique, interpellons avec gravité les sphères médiatiques et politiques face à la tragédie que subit la population de Gaza depuis plus de 400 jours. Nous souhaitons exprimer notre solidarité inébranlable envers nos collègues soignants, victimes d’un véritable “médicide” — un terme employé par la rapporteure spéciale des Nations Unies pour désigner la destruction intentionnelle et systématique d’un système de soins, privant ainsi les malades et blessés des moyens essentiels de survie.
Alors que nous rédigeons cet appel, l’armée israélienne vient de prendre d’assaut le dernier hôpital du nord de Gaza, laissant 15 minutes aux patients et au personnel pour évacuer — environ 350 patients— avant de réduire l’établissement en cendres. Un crime de guerre parmi tant d’autres, perpétré dans une impunité glaçant: un rapport de l’ONU, recense près de 500 attaques entre le 7 octobre 2023 et le 30 juin 2024 contre des établissements de santé.
Selon l’OCHA (Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires), sur les 36 hôpitaux principaux de Gaza, qui servaient autrefois une population de plus de deux millions d’habitants, moins de 10 restent aujourd’hui opérationnels. Dans le nord de Gaza, les structures médicales sont désormais totalement paralysées. Certains hôpitaux ont subi des sièges inhumains empêchant l’entrée de nourriture et de médicaments, tandis que des attaques ciblées par drones ou quadricoptères ont visé des civils innocents et des soignants. Plus de 1 000 professionnels de santé ont été tués et plus de 300 sont détenus dans des conditions indignes.
Ces frappes intensives privent des milliers de patients de soins essentiels, condamnant des malades et des blessés à une mort évitable. Le bilan humain est effroyable : plus de 45 000 morts, dont 14 500 enfants, sans compter les corps encore ensevelis sous les décombres. La destruction des infrastructures rend la collecte de données presque impossible. D’après une étude publiée en juin 2024 dans The Lancet, le conflit aurait causé plus de 186 000 décès, en incluant les morts directes, celles dues à l’effondrement du système de santé, à la famine organisée et à l’absence de soins pour des maladies chroniques. Devi Sridhar, professeure de santé publique à l’université d’Édimbourg, estime quant à lui que plus de 335 000 personnes sont probablement déjà mortes, soit près de 15 % de la population.
Un rapport de plus de 300 pages rédigé par Amnesty International faut état d’un génocide. D’autres organisations comme Human Rights Watch et Médecins Sans Frontières abondent en ce sens. Les images qui nous parviennent sont insoutenables : des familles fouillant les décombres à la recherche de proches, des corps déchiquetés dans des camps de réfugiés supposément “sûrs”, des charniers sous les hôpitaux, des médecins dénudés, humiliés ou violentés.
Le silence complice de nos gouvernements constitue une atteinte indélébile à notre humanité commune. Les hôpitaux, sanctuaires protégés par les Conventions de Genève, sont devenus des scènes de crimes. Ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité, bien que dénoncés par de nombreuses instances internationales, n’ont entraîné aucune sanction contraignante contre l’État israélien, dont trois dirigeants sont pourtant sous le coup de mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale.
Nous appelons nos autorités à se positionner du bon côté de l’Histoire, à défendre les valeurs démocratiques qu’elles revendiquent et à agir avec tous les moyens diplomatiques et économiques nécessaires. Concrètement, cela implique :
• L’ouverture immédiate d’un corridor humanitaire.
• La libération du Dr. Abu Safiyeh, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, kidnappé et tous les soignants détenus illégalement.
• L’obtention d’un cessez-le-feu immédiat, condition indispensable pour mettre fin à ce massacre.
Ne restons ni impuissants ni indifférents. La vie est sacrée, et la santé est un droit universel qu’il est de notre devoir de protéger. »

Pour signer cette pétition, cliquez ici

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