Ben White est journaliste indépendant et écrivain, il est collaborateur du Guardian.
Les Palestiniens, dont il est question dans ce livre, sont ceux que l’on nomme habituellement « les Palestiniens d’Israël » ou plutôt « les Arabes israéliens » ; ils sont formellement « citoyens » israéliens mais ne bénéficient pas de la plénitude des droits que confère la « nationalité » israélienne (réservée aux seuls Juifs). Les deux statuts recouvrent en effet des droits (par exemple le droit au retour acquis aux seuls Juifs) et des responsabilités bien différents. Ces Palestiniens constituent environ 20% de la population de l’Etat d’Israël et sont, pour la plupart, des descendants de ceux qui n’ont pas été expulsés en 1948 ou qui ont pu entretemps rentrer chez eux, en Israël.
Ce petit livre constitue un puissant réquisitoire contre l’allégation mondialement admise « qu’Israël est la seule démocratie du Moyen Orient » : en analysant la manière dont Israël traite sa minorité palestinienne, l’auteur démontre que cet Etat est tout sauf une démocratie.
Les exemples ne manquent pas qui viennent étayer son propos : que ce soit dans la gestion de la propriété des terres, les déplacements de populations (les Bédouins,…), la vie dans les villages non reconnus, les démolitions de maisons,…mais aussi dans le racisme quotidien et routinier, les discriminations systématiques (relatives à l’éducation, notamment)…
En prenant appui sur les textes de lois (souvent ségrégationnistes), il démontre de façon précise que, depuis sa création, l’Etat d’Israël a été pensé comme l’Etat des seuls Juifs, pour les seuls Juifs, dans lequel la « nationalité » juive est toujours privilégiée aux dépens de la « citoyenneté » des Palestiniens qui n’est jamais qu’une citoyenneté de seconde zone.
Ben WHITE, Palestinians in Israel : segregation, discrimination and democracy, PlutoPress, 2011, 91 p. + 25 p. de notes et 6 p. de bibliographie (en anglais).
C.S.