Bulletin 62, décembre 2014
Actualités et victoires du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions…
SodaStream quitte la Cisjordanie
SodaStream se retire d’une colonie mais reste impliquée dans le déplacement forcé de Palestiniens. Une victoire pour le mouvement BDS mais qui ne doit pas occulter pour autant les pratiques de la société.
Fin octobre, SodaStream annonce son intention de fermer sa principale unité de production installée dans la colonie de Mishor Adoumim en Cisjordanie. Une victoire de plus pour le mouvement BDS. En réaction à cette nouvelle, Rafeef Ziadah, porte-parole du Comité national palestinien du BDS, nous explique :
L’annonce de SodaStream montre qu’aujourd’hui, le mouvement BDS est de plus en plus en mesure de réclamer des comptes aux sociétés coupables de participer à l’apartheid et au colonialisme israéliens.
Les pressions de la campagne BDS ont forcé nombre de distributeurs européens et nord-américains à cesser leurs relations commerciales avec SodaStream et le cours des actions de la société a dégringolé ces derniers mois, du fait des coups de plus en plus sévères portés à la réputation de la marque.
Même si la fermeture annoncée se vérifie, SodaStream restera cependant impliquée dans le déplacement forcé de Palestiniens. Sa nouvelle usine de Lehavim est en effet située à proximité de Rahat, un township dont l’installation est prévue dans le Naqab (Néguev) et où des Bédouins palestiniens doivent être transférés contre leur gré. SodaStream, en tant que bénéficiaire de ces plans, est donc complice de cette violation des droits de l’Homme.
Par ailleurs, il serait absurde de supposer que c’est par bonté d’âme que SodaStream emploie des Palestiniens dans une colonie israélienne illégale située sur des terres volées aux Palestiniens.
Les travailleurs palestiniens sont nettement moins bien payés que leurs homologues israéliens et, récemment, SodaStream a licencié 60 Palestiniens à la suite d’un conflit sur la nourriture destinée à la rupture du jeûne du ramadan. Déjà auparavant, les travailleurs avaient déclaré qu’ils étaient traités « comme des esclaves ».
Les Palestiniens sont forcés de travailler dans les colonies dans des conditions nettement inférieures à la norme en raison de la destruction délibérée par Israël de l’économie palestinienne. IL est plus que temps que soient créés des emplois décents et dignes dans le cadre même de l’économie palestinienne.
Tous les principaux syndicats palestiniens ont appelé au boycott et tous sont membres du Comité national palestinien du BDS, la coalition de la société civile qui dirige le mouvement BDS et qui a contribué à lancer la campagne contre SodaStream.
Campagne européenne « No association with occupation »
A la suite du massacre de cet été, plus de 300 organisations syndicales, ONG et autres organisations de la société civile ont appelé l’UE à mettre fin à son soutien aux crimes d’Israël, notamment par la suspension de l’accord d’association UE-Israël.
L’accord d’association est le cadre principal des relations très étroites entre l’UE et Israël. Il accorde à Israël un accès préférentiel au marché européen, permet aux ministères et aux producteurs d’armes israéliens de bénéficier des financements européens et apporte à Israël le soutien nécessaire à la poursuite de sa politique criminelle d’occupation, de colonisation et d’agression de la Palestine.
Laisser cet accord en vigueur malgré les crimes de guerre commis de façon récurrente par Israël, c’est, pour l’UE, envoyer à Israël un message clair de tolérance à l’égard des massacres de Palestiniens.
Rejoignez la campagne « No associations with occupation » en vous rendant sur la page internet d’ECCP www.eccpalestine.org.