Bulletin 52, juin 2012
par Neve Gordon
Les plans de déplacement de communautés rurales entières dans des cantons semi-urbains les priveraient de leurs moyens traditionnels de subsistance et de leurs droits à la terre.
“Ce n’est pas tous les jours qu’un gouvernement décide de déménager près d’un demi pour cent de sa population dans un programme d’urbanisation forcée”, a affirmé Rawia Aburabia, ajoutant que “c’est précisément ce que veut faire Prawer.”
La réunion, qui tentait de coordonner les diverses actions contre le plan Prawer, venait de se terminer et Rawia, une leader bédouine qui a son franc-parler et qui travaille pour l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI), était clairement contrariée. Elle réalisait que la possibilité de changer le cours des événements était extrêmement improbable et qu’à la fin, le gouvernement allait déraciner 30.000 Bédouins du Néguev et les installer dans des « townships ». Ce qui signifierait la fin de leur mode de vie rural et, en définitive, la privation de leur gagne-pain et de leurs droits fonciers.
La colère de Rawia était dirigée contre Ehud Prawer, le directeur de la Division des politiques de la planification au cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Prawer a assumé cette fonction après avoir servi comme directeur adjoint du Conseil national de sécurité d’Israël. Son mandat consiste à mettre en œuvre les décisions de la Commission Goldberg pour l’organisation de la population arabe dans le Néguev, en offrant une «solution concrète» au problème des 45 villages bédouins non reconnus de la région.
Environ 70.000 personnes vivent actuellement dans ces villages auxquels il est interdit, de par la loi, de connecter n’importe laquelle de leurs maisons aux réseaux d’électricité, à l’eau courante ou aux systèmes d’égouts. Les règlements sur la construction sont aussi durement appliqués et cette dernière année seulement, environ 1000 maisons bédouines et enclos d’animaux – généralement désignés par le gouvernement comme de simples «structures» – ont été démolis. Il n’y a pas de routes pavées dans ces villages et il est illégal de placer à proximité des autoroutes des panneaux indiquant la localisation du village. Consulter une carte ne servira pas plus puisque aucun de ces villages n’est référencé. Géographiquement, du moins, ces citoyens d’Israël n’existent pas.
Histoire
La relation entre l’État et les Bédouins est problématique depuis toujours. Avant la création de l’Etat d’Israël, environ 70.000 Bédouins vivaient dans le Néguev. Dès après la guerre de 1948, cependant, seuls plus ou moins 12.000 d’entre eux y sont demeurés, tandis que les autres fuyaient ou étaient expulsés vers la Jordanie et l’Egypte.
Sur les instructions du premier Premier ministre d’Israël, David Ben-Gourion, un grand nombre des Bédouins restants ont été arrachés des terres qu’ils avaient habitées pendant des générations et ont été regroupés dans la région, en grande partie stérile, située au nord-est du Néguev et connue sous le nom de zone Siyag (clôture). Cette zone comprend un million de dunums [un dunum = 1.000 m2] ou un peu moins de dix pour cent du territoire du Néguev. Grâce à ce processus de réinstallation forcée, la majeure part des terres les plus fertiles du Néguev ont été débarrassées de leurs résidents arabes et remises à de nouveaux kibboutzim et moshavim, des communautés juives agricoles, qui profitèrent pleinement de la richesse des sols.
Après leur transfert et jusqu’en 1966, les citoyens bédouins d’Israël ont été soumis à une règlementation militaire sévère; leur liberté de mouvements était limitée et ils se sont vu refuser tous les droits politiques, sociaux et économiques fondamentaux. Mais, même après cela, à la fin des années 1960, de nombreux décideurs israéliens continuaient à considérer les Bédouins vivant dans le Siyag comme toujours menaçants et occupant trop de terres ; de ce fait, malgré la délocalisation réalisée dans les années 1950, l’Etat a décidé de chercher une meilleure solution au « problème bédouin ».
L’objectif était de concentrer la population bédouine dans des espaces semi-urbains qui finiraient par ne comprendre qu’un infime pourcentage de leurs terres tribales d’origine. Plusieurs années durant, les responsables gouvernementaux se sont réunis avec les chefs bédouins et ont conclu des accords avec plusieurs d’entre eux. Par un processus graduel, s’étendant sur environ 20 ans, sept villes ont été créées – Tel-Sheva, Rahat, Segev Shalom, Kusaife, Lqya, Hura et Ar’ara.
Dans certains cas, les Bédouins vivaient déjà là où la ville a été construite, mais la grande majorité des Bédouins a été à nouveau transférée et installée dans ces villes exclusivement bédouines. Certains l’ont fait de leur propre gré, tandis que d’autres y ont été forcés. Le prix que la plupart des familles ont dû payer pour leur propre déplacement était lourd: renoncer à leur droit à de larges portions de leurs terres et abandonner leur mode de vie rural.
Durant plusieurs années après l’édification de chacune de ces villes, les Bédouins n’ont pas été autorisés à procéder à des élections démocratiques et leurs municipalités étaient dirigées par des fonctionnaires juifs du ministère de l’Intérieur. Les villes se sont aussi rapidement transformées en « townships » surpeuplés, avec des infrastructures délabrées et guère d’opportunités d’emploi. Aujourd’hui, les sept townships, qui sont le foyer d’environ 135.000 personnes, sont classés un sur l’échelle socio-économique israélienne de un (le plus faible) à dix (le plus élevé) et sont caractérisés par un taux de chômage élevé, un taux de natalité élevé et des établissements d’enseignement de troisième ordre.
Après des années d’indécision, le gouvernement a nommé Prawer pour essayer, encore une fois, de résoudre le « problème bédouin » une fois pour toutes. Son mandat consiste à déplacer les Bédouins qui avaient été réticents à céder légalement leurs droits de propriété et qui étaient restés dans les villages non reconnus. La justification du gouvernement pour ne pas reconnaître ces villages, c’est qu’ils sont relativement petits (allant de quelques centaines à plusieurs milliers de personnes) et sont dispersés sur une vaste zone, tout ce qui rend difficile, de l’avis du gouvernement, de leur fournir des infrastructures satisfaisantes. Au nom de la modernisation, enfin, le gouvernement veut concentrer les Bédouins dans un petit nombre de villes.
Wadi al Na’am
Après avoir rencontré Rawia, je me rendis à Wadi al Na’am, un village bédouin non reconnu situé à environ 20 minutes au sud de ma maison à Beer-Sheva. Je voulais demander à quelques personnes là-bas ce qu’elles pensaient du plan de Prawer.
Le long de la route, j’ai passé des centaines d’habitations bédouines fabriquées à partir de panneaux d’étain, de morceaux de bois et de toile. Poules, moutons, chèvres et ânes ornent les terrasses. J’ai de nouveau été frappé par le fait que les champs de blé bédouins ne sont pas irrigués et que la hauteur de la tige dépend de la quantité de pluie qui tombe au cours d’une année donnée. Il est facile d’identifier un champ bédouin parce que la tige est minuscule en comparaison avec le blé « juif » qui reçoit beaucoup d’eau.
Même si j’avais déjà été à Wadi al Na’am à quelques reprises auparavant, je me sentis soudain peu sûr quant à l’endroit où quitter l’autoroute et j’ai appelé Ibrahim Abu Afash pour lui demander la direction. “Vous ne vous souvenez pas,” a-t-il dit, “à la signalisation routière indiquant la centrale électrique, prenez à gauche et je vous attendrai sur la colline”.
J’ai suivi la Subaru d’Ibrahim sur des chemins de terre durant une dizaine de minutes jusqu’à ce que nous atteignions son shieg, une grande tente qui surplombe un sol en béton recouvert de tapis, une rangée de matelas et des oreillers éparpillés le long du périmètre. Au milieu de la tente, il y avait un trou dans le béton, avec un pot de fer de thé mijotant sur des charbons ardents. Ibrahim s’est assis sur un matelas à côté de son frère Labad et juste derrière eux, quelques jeunes gens fumaient des cigarettes israéliennes et buvaient du thé.
Ibrahim est le cheikh de Wadi al Na’am. Quand il était jeune, il a servi comme éclaireur pour l’armée israélienne, ce qui peut expliquer pourquoi son hébreu est meilleur que le mien. Après quelques politesses, il va droit au but.
« J’ai rencontré Prawer et c’est un homme bien », dit-il, pour ajouter ensuite que “souvent, les hommes de bien font de mauvaises choses ».
« Le fait que Wadi al Na’am, comme beaucoup d’autres villages non reconnus, est situé juste en dessous des réseaux d’électricité et à côté des conduites centrales d’eau et que nous n’avons jamais été autorisés à connecter nos maisons à ces services de base est sans aucun doute un acte criminel de discrimination ».
“Vous savez,” a-t-il poursuivi, “les deux dernières décennies, plusieurs dizaines de fermes unifamiliales juives ont été installées tout au long du Néguev et, plus récemment, dix nouvelles colonies juives satellites ont été approuvées et seront construites sur des terres bédouines près de la ville juive d’Arad. Par ailleurs, au moins deux villages bédouins non reconnus, Al-Tir et son voisin d’Umm al-Hiran, ont dû être vidés de leurs 1.000 habitants pour faire place à ces nouvelles communautés juives”.
Ibrahim n’a pas mentionné que, dans le nord du Néguev, il y a déjà 100 colonies juives disséminées, chacune abritant une moyenne de 300 personnes, mais il a néanmoins réussi à souligner que le schéma Prawer est biaisé en son cœur. Et même s’il n’est jamais allé jusqu’à dire que la véritable motivation derrière le plan, c’est le désir de judaïser la terre, il est évident que c’est effectivement l’objectif. Il n’y a pas d’autre explication possible au fait que l’Etat ne fléchit pas et ne légalise pas les villages non reconnus.
Les Bédouins comme une menace
Alors qu’il élaborait son plan, Ehud Prawer a rencontré de nombreux Bédouins afin de comprendre les problèmes complexes qui se posent lorsqu’on essaie de fournir une solution aux villages non reconnus. Des années de service au sein de l’institution pour la sécurité d’Israël l’ont cependant amené à considérer les Bédouins moins comme porteurs individuels de droits que comme un risque national qui doit être endigué.
Travaillent en étroite collaboration avec Prawer quelques personnes qui, comme lui, faisaient partie, de nombreuses années durant, d’un des piliers de la sécurité d’Israël. Son bras droit, Doron Almog, est un général militaire à la retraite tandis que Yehuda Bachar, président de la Direction de la coordination des activités du gouvernement et des Bédouins dans le Néguev, était un officier supérieur de la police d’Israël. Ce n’est pas un hasard si, avant de soumettre le plan au gouvernement, Prawer a demandé à Yaakov Amidror, le directeur du Conseil national de sécurité, son approbation.
Le fait que le vécu de la quasi-totalité des personnes chargées de trouver une solution pour les Bédouins non reconnus tourne autour des questions de sécurité n’est pas une question mineure car pour eux, les Bédouins sont d’abord et avant tout une menace interne. Le « problème des Bédouins » n’a, en conséquence, que peu à voir avec la question des droits mais beaucoup plus avec la gestion des risques.
Algorithme de l’expropriation
Curieusement, le plan Prawer rédigé et le projet de loi fondé sur le plan n’ont pas vraiment résolu les problèmes de ces villages.
“Si l’Etat est si formel dans sa décision de ne pas reconnaître les villages à leur emplacement actuel, j’aurais du moins attendu que Prawer établisse clairement que le gouvernement construira un certain nombre de villages et de villes pour les Bédouins, qu’il précise exactement où ils seront situés et qu’il promette qu’ils seront planifiés de manière à prendre en compte le style de vie rural des Bédouins”, explique dans une interview Hia Noach, le directeur du Negev Co-existence Forum.
“Au lieu de cela, le plan, qui aura bientôt force de loi, se concentre sur la création d’un algorithme pour diviser la propriété privée chez les Bédouins, tout en discutant en quelques phrases ambiguës de la solution réelle pour les villages non reconnus. N’est-il pas étrange que le plan de relocalisation des Bédouins ne comprenne pas une carte indiquant où ils seront déplacés? ”
L’algorithme de Prawer est un mécanisme extrêmement complexe d’expropriation qui prend appui sur l’hypothèse centrale que les Bédouins n’ont pas de droits fonciers. Il est conscient que, dans les années 1970, alors qu’Israël relocalisait des Bédouins dans des « townships », environ 3.200 Bédouins ont déposé des plaintes auprès du ministère de la Justice, revendiquant des droits sur des biens qui avaient appartenu à leur famille depuis des générations.
Prises toutes ensemble, leurs plaintes portent sur plus d’un million et demi de dunums, dont 971.000 se rapportent à des déclararations concernant des biens appartenant à des particuliers et le demi-million de dunums restant à des terres utilisées par les communautés pour le pâturage. Au fil des ans, le ministère de la Justice a rejeté les déclarations relatives aux deux tiers de la terre, ce qui signifie qu’aujourd’hui, des plaintes en matière de propriété se rapportant à environ 550.000 dunums, soit quatre pour cent des terres du Néguev, sont toujours pendantes.
Le plan de Prawer envisage de régler toutes ces plaintes d’un seul coup. Curieusement, cependant, son hypothèse sous-jacente est que ces réclamations sont toutes non fondées. À la fin de la décision du gouvernement approuvant le Plan Prawer (Décision 3707, Septembre 11, 2011), on lit:
«L’hypothèse de base de l’Etat au cours des années … c’est qu’à tout le moins, la grande majorité des demandeurs n’a pas de droit reconnu selon les lois de propriété israéliennes sur les terres pour lesquelles ils ont porté plainte … En guise de conclusion, ni la décision du gouvernement ni le projet de loi qui viendra dans son sillage ne reconnaissent la légitimité des revendications de propriété mais plutôt le contraire – une solution dont l’essence est entièrement gratuite et se fonde sur l’hypothèse de l’absence de droits de propriété “.
La stratégie est claire: Tout leur prendre , obligeant les Bédouins à être reconnaissants pour le moindre morceau rendu. Et c’est ainsi, en effet, que l’algorithme Prawer d’expropriation fonctionne.
Premièrement, seule la terre pour laquelle il y a contestation (ce qui signifie les terres pour lesquelles les familles ont intenté un procès depuis 35 ans) et sur laquelle la famille a à la fois vécu et qu’elle a utilisée (par opposition aux zones de pâturage qui ont été utilisées collectivement) sera compensée par de la terre, mais à un taux de de 50 pourcent seulement. Ainsi, si quelqu’un dispose de 100 dunums, vivait dessus et y cultivait du blé au cours des trois dernières décennies et demie, on lui donnera 50 dunums de terres agricoles. La majeure part de ces nouvelles “terres reconnues” ne sera pas située sur les terres ancestrales, mais à un endroit décidé par l’Etat.
Deuxièmement, l’indemnisation en espèces pour les terres qui avaient fait l’objet d’une plainte, mais qui étaient détenues par l’État et n’étaient donc pas utilisées par les Bédouins, sera uniforme, indépendamment de leur emplacement et de leur fertilité, leur distance ou leur attrait.
Troisièmement, le taux d’indemnité sera d’environ 5000 shekels (1.300 $) par dunum, une maigre somme étant donné que la moitié d’un dunum dans un « township » comme Rahat vaut environ 150.000 shekels. Le coût d’une parcelle est important, puisque les familles devront acheter des parcelles dans les villes. Si un propriétaire foncier bédouin a cinq ou six enfants, au moment où il achète des parcelles pour sa famille, il sera laissé avec peu, voire aucune terre à usage agricole. Enfin, les Bédouins qui ont déposé des plaintes en matière de foncier et ne s’arrangent pas avec l’Etat dans les cinq ans perdront tous leurs droits de propriété.
Vers où?
Hia Noach estime que sur les 550.000 dunums existants à la base de réclamations foncières non réglées, environ 100.000, soit moins d’un pour cent des terres du Néguev, restera aux mains des Bédouins après la mise en œuvre du plan Prawer. Mais, souligne-t-elle, cela n’est qu’une partie du problème. Une autre question centrale a trait à la relocalisation effective. Vers où les Bédouins seront-ils déplacés et vers quel genre d’implantation? Ce sont précisément les questions auxquelles Ehud Prawer doit encore répondre.
Un détail, devenu de notoriété publique, est que les Bédouins non reconnus seront relocalisés à l’est de la route 40, qui est la région la plus aride du Néguev, située à proximité de la pointe sud de la Cisjordanie occupée. Bien que cette partie du plan Prawer fasse penser à la stratégie de Ben Gourion qui consiste à concentrer les Bédouins à l’intérieur de certains paramètres, afin de libérer des terres pour les Juifs, il y a quelque chose de plus sinistre qui est peut être en jeu. Si jamais il y a un échange de terres, sur la base de un pour un, avec les Palestiniens de Cisjordanie, qu’est-ce qui serait plus commode pour l’Etat juif que de remettre une terre aride du Néguev, où se trouvent un grand nombre de Bédouins ?
Indépendamment de ce que les Bédouins pensent de ce schéma, le gouvernement avance avec le plan et a décidé d’allouer 2 milliards de dollars pour la relocalisation de 70.000 Bédouins. Il s’agit d’ailleurs d’un montant plus ou moins équivalent à celui qui a été alloué pour reloger les 8000 colons juifs de la bande de Gaza en 2005. Le gouvernement a également déclaré qu’environ 300 milliards de dollars seront attribués aux « townships » existants, ce qui indique qu’au moins certains de ces Bédouins seront déplacés vers ces municipalités délabrées.
On ne sait pas comment des gens habitués à vivre de l’agriculture et de l’élevage de moutons joindront les deux bouts une fois qu’ils seront déplacés de force. Ce n’est pas seulement une préoccupation théorique, étant donné que la majorité des Bédouins qui ont déménagé dans les sept premières villes n’ont jamais réussi à s’habituer à une vie plus urbaine. On dit que trois villes supplémentaires seront créées, mais si l’histoire a valeur indicative, il est peu probable qu’elles seront mieux adaptées à la forme rurale de vie des Bédouins.
Avant de quitter Wadi al Na’am, j’ai demandé à Ibrahim ce qu’il pensait qui se passerait s’ils ne parvenaient pas à un accord avec le gouvernement. Il s’arrêta un instant puis répondit qu’il ne voulait pas penser à une telle option, ajoutant :« Ils ne nous mettront pas à bord de bus pour nous déplacer ; ils vont tout simplement fermer les écoles et attendre. Lorsque nous verrons que nous ne pouvons pas envoyer nos enfants à l’école, nous nous déplacerons «volontairement» ».
C’est ainsi que la réinstallation forcée devient volontaire et ainsi qu’Israël le présentera probablement au monde entier.
Lien vers l’article sur +972 publié sous le titre anglais «’Algorithm of expropriation’: Plan to uproot 30,000 Bedouin » . Cet article a premièrement paru dans Al-Jazira. Une version abrégée de l’article a également paru dans la London Review of Books.
Neve Gordon est l’auteur de Israel’s occupation.
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