Journal de campagne: Les expulsions à Jérusalem-Est

Les évictions de résidents palestiniens de Jérusalem Est sur base de prétextes falacieux et leur remplacement par des colons fait partie intégrante de la stratégie israélienne de judaïsation de la ville. Leur cruelle banalité est méthodiquement documentée par l’association d’information et d’entraide Silwanic.  Nous reproduisons ici des extraits de leurs rapports pour le seul dernier mois écoulé, qui témoignent d’une nette accélération du rythme des expulsions.

25 août 2020 – la municipalité d’occupation démolit une maison à Silwan

Mardi, les équipes de la municipalité d’occupation ont démoli la maison de la famille Al-Khalis, dans le quartier de Ein Al-Lozeh à Silwan.

La famille Al-Khalis a expliqué que les équipes de la municipalité ont pris d’assaut la maison, exigé d’elle d’achever elle-même la démolition et leur a facturé 50 000 shekels (12 500 euros) de “frais de démolition”.

La famille a expliqué que la maison de 170 mètres carrés était bâtie depuis le mois d’avril seulement et que la municipalité avait promulgué un ordre de démolition pour celle-ci, soulignant que la dernière audience du tribunal avait eu lieu il y a environ un mois.

Les équipes de la municipalité d’occupation ont également achevé la démolition de la maison d’Ihab Aqeel, qui avait commencé à la démolir lui-même il y a deux semaines.

7 septembre – 30 personnes en danger d’éviction…

Lundi soir, le tribunal de première instance a rendu une décision d’expulsion de la famille Al-Rajabi de son immeuble situé dans le quartier de Batn Al-Hawa à Silwan, en faveur de l’association de colons Ateret Cohanim, sous prétexte que les parcelles appartiendraient à des Juifs depuis 1881.

La propriété de la famille Al-Rajabi est un bâtiment résidentiel composé de 3 appartements abritant 4 familles : Huda Al-Rajabi et sa fille Tahani, et ses fils Kayed Al-Rajabi (10 personnes), Wael (9 personnes) et Jabr (9 personnes).

Kayed Al-Rajabi a expliqué qu’ils ont reçu les avis de justice d’ Ateret Cohanim il y a plusieurs années, revendiquant la parcelle sur laquelle leur bâtiment est construit sous prétexte qu’elle appartient à des Juifs. La famille s’est donc adressée au tribunal pour prouver son droit à la propriété de la bâtisse dans laquelle  elle vit depuis l’occupation de Jérusalem, ajoutant qu’elle va aller en appel devant le tribunal de district dans une nouvelle tentative de demeurer dans les lieux.

Al-Rajabi a ajouté qu’en dépit des poursuites, des décisions de justice et du harcèlement des colons contre les résidents du quartier, ils ne plieront pas, fermement attachés à leur droit, à leur terre et à leurs maisons.

14 septembre – Des familles forcées de détruire leurs maisons à Jabel Mukaber

La famille Abu Dheim

Après 20 ans d’existence de la bâtisse de la famille Abu Dheim, de procédures réitérées pour obtenir un permis de construire, de frais importants en pure perte et d’amendes pour infractions à la construction d’une valeur de 400 000 shekels … le tribunal a aujourd’hui notifié son refus de geler l’ordre de démolition du bâtiment et a obligé la famille à procéder à sa démolition immédiate, faute de quoi la municipalité le ferait elle-même et leur facturerait des “frais de démolition”importants.

Walid Abu Dheim a précisé que l’immeuble se compose de deux étages, “4 appartements et 3 magasins” et que 4 familles y vivent.

La famille Zahaika

Oussama Zahaika a démoli lui-même sa maison après que le personnel municipal ait pris d’assaut les lieux au matin, lui notifiant l’ordre de démolition et lui accordant un jour pour le mettre en application.

Zahaika a précisé que la superficie de sa maison est de 70 mètres carrés, qu’elle se compose de deux pièces et de leurs installations, et qu’il y vit avec sa famille de 5 personnes, dont 3 enfants.

“Nous sommes maintenant dans l’espace ouvert après avoir démoli la maison. Nous allons chercher une maison à louer sachant la difficulté à trouver une maison et les loyers mensuels élevés qui équivalent au salaire mensuel moyen des habitants de Jérusalem”, a ajouté Zahaika.

Source : silwanic.net

 

La campagne continue !

 

En ce début d’année 2020, nous prévoyions  de nombreuses conférences, formations, actions, rencontres, etc. dans le cadre de notre campagne #ThisIsApartheid.

 

Si la crise sanitaire nous a forcés à revoir notre mode de sensibilisation à la réalité de l’apartheid israélien, ce dernier, lui, continue malheureusement de sévir avec toute sa capacité de nuisance, comme l’illustre les tristes cas rapportés dans cette rubrique.

 

Afin de permettre au plus large public de continuer à comprendre ce système de domination inique, et dans l’attente de pouvoir reprendre normalement nos activités, nous vous proposons, à partir du mois d’octobre, un cycle de webinaires (séminaires virtuels) sur le sujet. Des informations plus précises vous seront communiquées via les médias sociaux, nos newsletters et notre site Internet.

 

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