Un rapport de 166 pages publié par l’organisation Human Rights Watch dénonce des politiques israéliennes discriminatoires vis-à-vis des Palestiniens, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées.
« Le monde a convenu il y a bien longtemps de l’inanité des arguments justifiant le traitement différent d’un groupe de personnes en raison de leur race, de leur ethnie ou de leur origine nationale », déclare Carroll Bogert, Directrice générale adjointe chargée des relations extérieures à Human Rights Watch.
Les pratiques discriminatoires vis-à-vis des Palestiniens relevées par HRW sont « l’expropriation des terres des Palestiniens et leur attribution aux colonies de peuplement et à leurs infrastructures, le déni d’accès aux routes vers les terres agricoles, le refus d’accès à l’électricité et à l’eau, le rejet des permis de construire pour des logements, des écoles, des cliniques et des infrastructures, la démolition de maisons et d’entière zone d’habitation ». Tandis que parallèlement Israël encourage l’expansion des colonies par « des aides au logement, à l’éducation, des subventions à des travaux d’infrastructure, comme des routes toute spécialement construites ».
La comparaison entre le village de Jubbet al-Dhib, situé au sud de Bethléem et la colonie voisine de Sde Bar est frappante. A Jubbet al-Dhib, les habitants ne disposent ni d’électricité, ni d’école, ni de route correcte leur permettant de garantir le passage de véhicules vers leur village. Fondée en 1997, la colonie de Sde Bar dispose d’une autoroute asphaltée la reliant à Jérusalem, contournant les villages palestiniens alentour, d’une école secondaire à laquelle les enfants palestiniens n’ont pas accès et d’une installation électrique de qualité à laquelle les Palestiniens n’ont jamais été autorisé à se relier.
Human Right Watch précise également qu’aucune des discriminations imposées aux Palestiniens ne peut être justifiée par des motifs sécuritaires. « Le gouvernement israélien, quand il prend des mesures pour sa sécurité, agit souvent comme si tous les Palestiniens constituaient une menace en raison de leur race, de leur ethnie et de leur l’origine nationale, plutôt que de circonscrire les restrictions à des individus présumés dangereux » précise l’article.
La réponse prônée par HRW est claire : « La discrimination du type de celle pratiquée quotidiennement en Cisjordanie devrait être inadmissible dans tout lieu », conclut Carroll Bogert. « Les gouvernements étrangers tout comme les entreprises internationales dont la réputation risque d’être ternie par les pratiques illégales du gouvernement israélien devraient identifier leurs propres politiques et actions qui soutiennent ces pratiques, et y mettre fin. »
Source : Human Rights Watch, 19 décembre 2010.