19 novembre 2013
COMMUNIQUÉ – La situation à Gaza est alarmante. Depuis 2007, Israël impose un blocus étroit sur le territoire. Avec le changement de pouvoir, l’Egypte a désormais détruit la majorité des tunnels de contrebande dont le traffic assurait la survie des habitants de Gaza.
Les conséquences du blocus israélien et de la politique égyptienne frappent la population civile de plein fouet, la plus évidente ces dernières semaines étant le manque de carburant. Faute du carburant nécessaire dont la plus grande quantité provenait d’Egypte (1 millions de litre par jour en juin 2013- source : OCHA), la seule centrale électrique de Gaza qui fournissait 30% de l’électricité a dû fermer. Les habitants ne reçoivent que 6 heures d’électricité par jour. Cette situation a un impact sur la vie domestique mais aussi sur les secteurs de la santé (hôpitaux), de l’éducation (écoles, universités), sur l’économie (ateliers, manufactures etc.), sur l’agriculture (pompage de l’eau) et l’environnement. Cette semaine, la plus grande station d’épuration des eaux usées a été obligée de se mettre à l’arrêt. Avec pour résultat immédiat, des inondations de quartiers entiers.
L’essence fournie par Israël ne couvre que 40 % des besoins de la bande de Gaza et est de plus deux fois plus chère. “Des km de files de voitures attendent même de nuit devant les pompes dans l’espoir d’avoir quelques litres d’essence. Se déplacer devient un vrai problème, certains jours insoluble“, rapporte Marianne Blume, coopérante pendant dix ans à Gaza, où elle garde de nombreux contacts.
Si la politique de fermeture égyptienne vis-à-vis de Gaza joue un rôle, il n’en reste pas moins que selon la 4e Convention de Genève (article 55), la responsabilité du bien-être de la population incombe à la puissance occupante, c’est-à-dire Israël. La Belgique et l’UE ont souvent rappelé la nécessité pour Israël de lever le blocus sur la bande de Gaza. Rien n’a pourtant été fait, depuis six ans que dure le blocus.
Alors que la situation à Gaza est critique et qu’Israël a renforcé sa politique de colonisation, le Ministre belge des affaires étrangères Didier Reynders s’est attaché à rehausser les relations de la Belgique avec Israël. Sa visite était pourtant le moment approprié pour faire pression sur le gouvernement israélien.