
Patti Smith, Roger Waters, Médine, HK, Kenny Arkana, Cypress Hill, Rage Against the Machine… Le 28 mai dernier, alors que Gaza soignait ses plaies après 11 jours de bombardements massifs, plus de 600 artistes musiciens lançaient à leur pairs un appel au boycott culturel d’Israël. Les signataires y dénoncent « le projet colonial visant au nettoyage ethnique de la population palestinienne », et exigent « la justice, la dignité et le droit à l’autodétermination pour les Palestiniennes et Palestiniens, comme de tous ceux qui luttent contre la dépossession et la violence coloniales à travers la planète. » Un appel qui montre, encore une fois, que le silence complice de la communauté international devant les crimes d’Israël est loin d’être partagé par les sociétés civiles à travers le monde.
Par Simon Franssen
Belgique
“Nous souhaitons que les universités et institutions politiques belges et européennes adoptent une position ferme face aux violations flagrantes par Israël du droit international, à la politique illégale d’implantation de colonies et aux lois discriminatoires qui frappent les citoyens palestiniens en Israël. Le cessez-le-feu négocié ne signifie pas la fin de l’occupation, qui dure depuis plus de septante-trois ans. Les Palestiniens continueront à souffrir de la politique israélienne d’occupation et de ségrégation”
Ce court extrait est issu d’une récente déclaration de solidarité avec le peuple palestinien publiée par BACBI. Dans celle-ci, plus de 200 universitaires déclarent leur solidarité inconditionnelle avec la population palestinienne. Attestant de la constante violence coloniale que les habitants de Palestine subissent depuis plus de 73 ans, ces universitaires exigent des autorités belges et européennes : la reconnaissance officielle de la Palestine, des sanctions contre l’État israélien ainsi que la suspension du commerce d’armes avec celui-ci, le boycott et désinvestissement des entreprises complices du régime colon/d’apartheid, le soutien à la CPI dans son enquête sur les crimes de guerre israéliens ainsi que la levée du blocus sur la Bande de Gaza. S’adressant plus spécifiquement aux institutions académiques, les signataires demandent l’application du boycott universitaire contre l’État israélien.
États-Unis
Grâce à la mobilisation de centaines de manifestants, un navire de l’entreprise israélienne ZIM n’a pas pu être chargé. A l’initiative du Arab Resource & Organizing Center, l’objectif du blocage était de montrer que la ville d’Oakland refusait d’apporter un soutien à l’apartheid israélien. Peu auparavant, dans les ports de Livourne, Naples et Gênes, les dockers avaient également exprimé leur solidarité à la population palestinienne notamment en refusant de charger une cargaison d’armes sur un bateau à destination d’Israël. Pour rappel, en 2019, ce sont déjà les dockers qui avaient annoncé pouvoir accueillir le Sea Watch 3 qui venait de secourir 42 migrants. Alors que le navire, victime de la lâcheté européenne, attendait depuis deux semaines au large de Lampedusa, les dockers avaient annoncé que s’ils pouvaient bloquer les ports, ils pouvaient également les ouvrir.
Écosse
Dans la droite ligne de l’exemple de la Nouvelle-Zélande (Cf. News BDS du dernier trimestriel), le second fonds de pension écossais a décidé de désinvestir d’une des plus grandes banques israéliennes, à savoir la “Bank Hapoalim”. Déjà en 2018 et en 2019, deux autres fonds de pension écossais (Falkirk Pension Fund et Tayside Pension Fund), en réponse à la pression des activistes BDS, avaient décidé de désinvestir de cette même banque. Cette banque est dans le viseur des activistes car elle se trouve sur la liste des entreprises impliquées dans la politique coloniale/d’apartheid israélienne, liste publiée par la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme.