Le nom Apeirogon désigne une figure géométrique à une infinité de côtés. Le roman suit un Palestinien, Bassam Aramin, et un Israélien, Rami Elhanan (mari de Nurit Peled) victimes du conflit qui oppose leurs pays. Tous les deux tentent de survivre après la mort de leurs filles, Abir Aramin (10 ans, abattue par un garde frontière israélien, à Jérusalem-Est) et Smadar Elhanan (13 ans, décédée lors d’un attentat-suicide). Ensemble, ils ont créé l’association « Combattants for peace » et parcouru la planète pour raconter leur histoire et susciter le dialogue. L’ouvrage a reçu le prix Transfuge du meilleur roman anglophone de 2020. L’écrivain a imaginé une narration singulière où les récits s’entremêlent, ceux du passé comme ceux du présent, ceux périphériques comme ceux qui soutiennent la tragédie intime des deux pères, en collant des textes courts ou longs, formant un puzzle sur la complexité du Proche-Orient.
Ce livre remarquable nous a été chaudement recommandé par Madame Leila Shahid.
Apeirogon de Colum McCann, 510 pages, Editions Belfond, traduit de l’irlandais par Clément Baude
Colum McCann est né à Dublin en 1965, il est l’auteur de six romans et de trois recueils de nouvelles, tous parus chez Belfond et repris chez 10/18. Il vit à New York avec sa femme et leurs trois enfants. Il nous livre ici une œuvre hors-norme, entre fiction et non-fiction, sur le conflit israélo-palestinien.