Bulletin n°76
« Nous renvoyons sans crainte la « haine obsessionnelle d’Israël » dont a été accusé Ken Loach à une énième – et banale – tentative de censure de la critique de la politique de colonisation et d’oppression menée par l’État d’Israël. De fait, la fausse polémique créée par les inconditionnels défenseurs de l’État d’Israël est emblématique du succès grandissant que connait l’appel BDS.
Les perpétuelles – voire systématiques – accusations d’antisémitisme que subissent les soutiens du mouvement BDS ne font que confirmer l’efficacité et le danger que celui-ci représente pour le maintien du régime raciste et criminel de l’État d’Israël. Ce n’est pas pour rien que l’appel BDS – outil de résistance non violent – a officiellement été reconnu par les autorités israéliennes comme une « menace stratégique majeure ».
Simon Franssen pour Le Comité BDS-ULB
Belgique
Le 26 avril dernier, le réalisateur britannique Ken Loach a reçu les insignes de docteur honoris causa de l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Fervent soutien du BDS, Ken Loach a été l’objet de lâches attaques émanant des inconditionnels défenseurs de l’État d’Israël. Ces sempiternelles attaques, dénuées de toute argumentation, ne sont que la preuve du danger grandissant que le mouvement BDS représente pour la politique israélienne. Ken Loach, dont la filmographie militante a toujours dépeint l’oppression des plus faibles, a certes reçu sa distinction. Certes, il a été applaudi par une salle comble. Cependant, l’ULB a encore brillé par son manque d’engagement. En effet, alors que l’occasion de prendre enfin position contre la politique d’apartheid de l’État d’Israël lui était offerte, elle a préféré apporter une réponse expurgée de toute prise de position politique. S’engager contre la politique coloniale israélienne, sans doute était-ce là trop demander à une université qui entretient par ailleurs des liens étroits avec des universités israéliennes, actrices majeures de la politique d’oppression d’Israël.
Argentine
En annulant la rencontre prévue le 9 mars à Jérusalem avec l’équipe d’Israël, la Fédération argentine de football a offert au BDS l’une de ses plus belles victoires. Initialement prévu à Haïfa, le match avait été déplacé en dernière minute à Jérusalem par le gouvernement israélien, qui espérait ainsi surfer sur la vague de respectabilité nouvelle apportée à sa mainmise illégale sur la ville sainte, grâce notamment au déplacement de l’ambassade américaine. Las ! L’équipe argentine ne s’est pas laissé instrumentaliser par pareille manœuvre grossière de propagande. La décision a suscité un festival d’outrances en Israël, le ministre de la culture Miri Regev fustigeant un acte de « terrorisme footbalistique », comparable… à la prise d’otages des JO de Munich de 1972 ! Le président de la fédération argentine, Claudio Tapia, a quant à lui préféré y voir une « contribution à la paix dans le monde ». Puisse-t-il faire des émules…
Israël
Ces derniers mois, le mouvement BDS a encore rencontré de nombreux succès. En effet, plusieurs artistes ont décidé de répondre à l’appel au boycott culturel de l’État d’Israël, dont Natalie Portman. L’interprète de Padmé a décidé de boycotter la cérémonie du Prix Genesis pour protester contre le massacre de la Bande de Gaza. Récemment, c’est un concert de la chanteuse Shakira qui a été annulé à Tel Aviv. Le festival international du film LGBT qui s’est tenu à Tel Aviv du 31 mai au 9 juin a également dû faire face à une vague d’annulations. Linn da Quebrada, qui devait s’y produire, a présenté son annulation comme une protestation contre l’État d’Israël et ses politiques génocidaires contre les Palestiniens. C’est un nouvel échec dans la stratégie de « Pinkwashing » israélien. Si l’appel au boycott culturel et académique de l’État d’Israël rencontre de plus en plus de soutiens, c’est un témoignage du fait qu’à travers le monde, de nombreux artistes décident de se ranger du bon côté de l’Histoire.
Italie
Début mai, le GIRO 2018, le Tour d’Italie, est hélas bien parti de Jérusalem. Cependant, ce départ n’est pas synonyme de défaite pour le mouvement BDS. En effet, les routes de l’édition 2018 du deuxième plus grand tour cycliste arboraient bel et bien les couleurs de la Palestine malgré trois étapes en terre sioniste. Des drapeaux palestiniens brandis et de nombreuses banderoles déployées ont quotidiennement rappelé aux organisateurs du GIRO ainsi qu’aux équipes participantes que, durant trois jours, ils ont joué le jeu de la propagande israélienne.
Espagne
Barcelone est devenue la plus grande ville à avoir approuvé l’appel de la société civile palestinienne à un embargo militaire sur l’Etat d’Israël. Ce 25 mai, en effet, le Conseil de la Ville adoptait une motion qui condamne l’assassinat de 110 manifestants palestiniens pacifiques dans la Bande de Gaza et presse le gouvernement espagnol de mettre en place cet embargo. Il a également condamné l’emprisonnement de 400 enfants palestiniens ainsi que le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem. Un bel exemple que nous aimerions voir se généraliser.