VU D’ISRAËL • Une provocation délibérée

Certains passagers extrémistes étaient préparés à attaquer Tsahal.Le facteur temps, comme Israël devrait le savoir depuis longtemps, est essentiel. Le porte-parole de l’armée israélienne est catégorique : les soldats israéliens étaient attendus de pied ferme et ont été attaqués lors de l’opération d’interception de la flottille. “C’était prémédité”, a déclaré le porteparole de l’armée Avi Benayahou. “Une véritable embuscade.” Selon lui, les soldats postés pour bloquer la flottille par mesure de sécurité – Israël craignait que la flotte ne convoie des armes et autres matériels dangereux dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas – ont été attaqués avec des couteaux et des barres de fer. Des coups de feu ont été tirés et deux pistolets ont été retrouvés à bord du Marmara, le bateau où ont débuté les violences. Plus inquiétant encore, un soldat israélien se serait fait subtiliser son arme par les prétendus pacifistes à bord du bateau qui l’auraient ensuite retournée contre d’autres soldats israéliens. Ces derniers se sont retrouvés sous le feu des balles et n’ont pas eu d’autre choix que de riposter en légitime défense.

L’indignation est à son comble dans le monde arabe. L’Europe n’est pas en reste et de nombreuses voix s’élèvent pour condamner l’intervention israélienne. La Grèce a interrompu un exercice militaire en commun avec Israël. L’Espagne a convoqué l’ambassadeur d’Israël.

Mais, pour Israël, il n’y avait sans doute pas d’autre issue : il fallait intercepter ce convoi, dont la cargaison inconnue vers l'”Etat” terroriste de Gaza menaçait sa sécurité. Elle avait peut-être prévu des difficultés, mais elle avait apparemment sous-estimé l’hostilité rencontrée. Le ministre de la Défense, Ehoud Barak, et le chef d’état-major, Gabi Ashekanazi, ont tenu à préciser que la prise de contrôle de cinq des bateaux de la flottille s’était déroulée dans le calme. En revanche sur le bateau amiral, le Mavi Marmara, appartenant à l’organisation humanitaire turque IHH, une “organisation violente, extrémiste qui soutient le terrorisme”, d’après Barak, les choses se sont passées différemment.

Sur des séquences vidéo diffusées par la deuxième chaîne israélienne, on a pu voir un passager du Marmara poignarder un soldat israélien. Ces images auraient dû être rendues publiques le plus vite possible.

Il aurait été également utile qu’Israël mette à profit soixante années de bonnes relations diplomatiques avec la Turquie pour essayer de résoudre cette crise – rappelons que son gouvernement cautionnait la flottille et qu’il compte des ressortissants parmi les morts. Cette flottille d’aide humanitaire était de toute évidence une initiative aussi pernicieuse que bien organisée, et Israël ne s’y était pas préparé correctement.

03.06.2010 | David Horovitz | Jerusalem Post

© Courrier international 2010

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