Ahmed Musa, 10 ans, a été abattu d’une balle dans la tête en juillet 2008, après une manifestation contre la construction du mur dans le village de Ni’lin en Cisjordanie. Aujourd’hui, l’accusation a inculpé le policier des frontières d’homicide involontaire par négligence.
L’accusation du district central israélien a déposé le 25 mai 2010 un acte d’accusation d’homicide involontaire par négligence contre un policier des frontières à la retraite soupçonnés d’avoir tiré sur un garçon palestinien de 10 ans, après une manifestation contre la construction [du mur] en Cisjordanie.
Le garçon, Ahmed Moussa, du village de Ni’ilin, à l’ouest de Ramallah, a été tué après que des affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité israéliennes et les habitants qui protestaient contre la construction [du mur] sur leurs terres. Les témoins de l’incident ont déclaré aux enquêteurs des associations de défense des droits de l’Homme B’Tselem et Yesh Din que Musa a été touché par une balle tirée par les forces de sécurité israéliennes. Les médecins de l’hôpital de Ramallah où Musa a été traité ont dit qu’il avait été tué d’une blessure par balle à la tête.
Après que B’Tselem et Yesh Din ont fait appel aux autorités, la police de Judée-Samarie [la Cisjordanie dans la terminologie de l’occupant ndt] a ouvert une enquête. Un compte rendu opérationnel de la police des frontières et de l’armée israélienne a conclu que la mort du garçon avait été causée par des tirs israéliens. Dans son interrogatoire, l’officier de police soupçonné d’avoir abattu Musa a admis qu’il a tiré quelques coups de semonce pour effrayer les manifestants. En février, l’accusation a annoncé que le suspect serait inculpé d’homicide involontaire par négligence, dans l’attente d’une audience. Lors de l’audience, les revendications de la partie défenderesse ont été rejetées et aujourd’hui les charges ont été retenues contre lui.
Selon les données de Yesh Din, depuis le début de la seconde Intifada, seulement quelques actes d’accusation ont été déposés contre le personnel de sécurité israélien qui a été impliqué dans des incidents où des Palestiniens ont été tués. Parmi eux, seule une fraction a abouti à des condamnations.
De l’année 2001 jusqu’à aujourd’hui, le groupe de défense des droits de l’Homme B’Tselem a traité 35 cas de Palestiniens qui ont été blessés ou tués par balles par des policiers ou des agents de la police des frontières. Seulement 16 cas ont été étudiés et parmi ceux-ci, seuls deux cas ont donné lieu à des inculpations. L’un des deux est le cas d’Ahmed Musa.
B’Tselem, 25 mai 2010