Par Gregory Mauzé
Pour l’Université populaire de Bruxelles (nom donné à la mobilisation étudiante en solidarité avec la Palestine sur le campus de l’ULB, l’année académique commence comme avait fini la précédente : sous le signe de la répression.Violemment expulsé par la police le 25 juin dernier du bâtiment B (renommé Walid Daqqa par les occupants), le mouvement étudiant pourrait désormais bien avoir affaire à la Justice.Fin août, plusieurs dizaines de personnes,majoritairement étudiantes et gravitant autour de l’occupation, ont reçu une convocation pour suspicion d’« appartenance à un groupe prônant la ségrégation ou la discrimination raciale sur le campus du Solbosch ». Un certain flou entoure l’origine de ces convocations. L’ULB avait bien annoncé le 8 Mai et le 20 Mai déposer des plaintes contre le mouvement étudiant, mais elle n’a pas communiqué officiellement en ce sens.
Passible de prison, cette accusation a suscité la stupéfaction et laisse craindre une extension à la Belgique des pratiques d’intimidation par la voie pénale, fréquentes chez nos voisins ou aux États-Unis, afin de museler toute critique d’Israël.Une situation qu’a notamment dénoncée l’Alliance juive belge antisioniste (AJAB) dans un communiqué dans lequel elle déplore que des « outils juridiques et judiciaires, conçus pour lutter contre les inégalités et protéger les minorités, soient utilisés pour réprimer des mouvements de solidarité. » AJAB rappelle du reste que « l’occupation de l’ULB a abordé de manière constructive les manifestations d’anti-sémitisme parmi les occupant·es en organisant des ateliers sur l’antisémitisme ou en excluant les personnes ayant des opinions antisémites. »
Les étudiants solidaires, quant à eux, ont averti qu’ils poursuivraient leur mobilisation. Objectif :la transparence sur les partenariats universitaires et la rupture définitive de ceux conclus avec les institutions complices des violations des droits des Palestiniens et non pas leur simple suspension, décrétée par le Conseil académique de l’ULB. Ils réclament également que celui-ci revienne sur sa décision de n’établir aucun partenariat avec les universités palestiniennes,décidée selon eux sur base d’une « fallacieuse et honteuse équivalence avec les universités coloniales israéliennes ».