News du BDS 67

Bulletin N°67

 La stratégie israélienne se précise: de Tel-Aviv à New York, en passant par Paris, la lutte contre l’appel BDS s’organise, grâce notamment à de généreux donateurs étrangers. Une stratégie dont l’agressivité ne fera qu’amplifier en retour le mouvement BDS. Un seul mot d’ordre : “Cachez cette politique que je ne saurais voir”

 La chasse aux sorcières est lancée !

Nous vous en parlions dans nos précédents numéros; cette fois-ci, la stratégie se met en place: 23 millions de $, voilà la première enveloppe débloquée par des entreprises israéliennes pour lutter contre le “cyberboycott” de leur pays. Ce montant s’ajoutera à une autre enveloppe bien plus élevéee discutée le 28 mars en Israël lors d’une journée stratégique de lutte contre le boycott. Le Mossad sera de la partie dans cette grande stratégie, les interdictions d’entrée sur le territoire israélien, et de facto palestinien, se multiplieront à l’aide d’une blacklist gouvernementale de militants pro-boycott.“ Nous voulons créer une communauté de combattants du BDS” a récemment déclaré Sima Vakni-Gil, le directeur général du ministère israélien de la stratégie diplomatique.

Ailleurs dans le monde, les alliés du gouvernement Netahnyhou tentent de profiter du climat ambiant de peur pour imposer des mesures politiques sous couvert de sécurité.  En France, où le gouvernement Valls ne cache plus sa chasse aux sorcières lancée contre les militants propalestiniens: criminalisation du boycott, interdiction de manifester et même interdiction d’appeler au boycott lors de rassemblements. A New York, des personnalités politiques tentent de mettre en place des listes noires de militants pro-BDS alors qu’en Californie, des appels à boycotter… les “boycotteurs” (sic!) se mettent en place, un doux rappel des années maccartistes.  Récemment, au Canada, une majorité de députés ont voté une motion demandant de “ tout mettre en place pour interdire de délégitimer Israël, donc’interdiction du BDS”. En Belgique aussi, la critique de la politique israélienne se fait non sans rencontrer de multiples entraves:  réglementation des tractages, censure à Charleroi, interdiction de manifester à Bruxelles, etc.

Alors que, depuis l’élection d’un gouvernement israélien de droite radicale, les ONGs progressistes israéliennes sont menacées, la presse étrangère est contrôlée en Israël et que l’occupation s’intensifie dans tous ses aspetcs (colonisation, destruction de maisons, arrestations, blocus, etc.), les dirigeants des grandes puissances continuent de fermer les yeux sur la situation sans répondre à la pression populaire qui, elle, ne cesse de grandir, notamment celle en faveur du boycott.

Le boycott, une arme historique

Aujourd’hui, le gouvernement israélien aimerait donner à croire qu’il s’agit là d’un exemple unique de militants proboycott obsessionnellement antisémites, en omettant une analyse historique appropriée. Dans le passé récent, le boycott a souvent été promu et imposé par les gouvernements eux-mêmes:  Nicolas Sarkozy l’a fait en 2011 contre le Mexique, l’Union européenne et la États-Unis contre la Russie lors des JO de 1980 ou encore lors de la révolution américaine au XVIIIe siècle contre l’Empire britannique. L’arme du boycott a donc servi des cadres politiques, des populations et des intérêts divers. Le boycott n’est ni un objectif ni une idéologie, mais bien un moyen pour arriver à une fin. Et cette fin, le mouvement BDS lancé en 2005 le conçoit tout simplement : c’est la fin de l’occupation des territoires occupés, dse droits égaux pour tous et le droit au retour des réfugiés. En d’autres termes… la simple application du droit international.

Or, aujourd’hui, le gouvernement israélien et ses alliés s’obstinent à combattre le mouvement BDS sans même réfléchir aux raisons de sa propagation: une politique coloniale aventuriste et raciste, défiant toutes les institutions juridiques internationales depuis des décennies.

Il y a plus de 30 ans , un autre mouvement de boycott suivait la même trajectoire : après le moment de la disqualification de l’appel est venu celui de l’acceptation puis de la confrontation… la fin de l’histoire, tout le monde la connaît ; Nelson Mandela fut libéré, et l’apartheid imposé par une clique raciste blanche fut enfin levé en Afrique du Sud….

Quelle réaction face à cette nouvelle stratégie ? 

 De quoi être pessimistes pour les prochaines années ? Au contraire  ! Nous ne pouvons que nous réjouir que le mouvement BDS soit si vite passé dans la seconde phase, celle de la confrontation. Toutes les ressources humaines et financières que le sionisme actuel, entendu comme un projet colonial, dépense dans cette lutte acharnée, sont des moyens indirectement prélevés sur ceux alloués à la poursuite de la colonisation et de la militarisation de la société israélienne.

La contre-attaque israélienne oblige aujourd’hui les militants à encore mieux s’organiser, à amplifier les actions et les alliances dans les universités, les syndicats, les partis politiques et les mouvements citoyens.  En France, des pétitions en faveur du boycott récoltent des milliers de signatures, des personnalités publiques se prononcent aujourd’hui ouvertement en faveur du mouvement BDS.

Dans le monde, face à cette tentative d’intimidation et à l’échec de la diplomatie, les activistes sont chaque jour plus nombreux à choisir le moyen du boycott pour faire, enfin, advenir une paix juste et durable au Proche-Orient.

 

Les news du BDS

 BELGIQUE

 SodaStream

La campagne SodaStream continue sa tournée belge : après Bruxelles, Namur, Tournai et Marche, c’est à Liège que des militants ont dénoncé l’implication de la marque de machines à Soda dans la politique de nettoyage ethnique des Bédouins du désert du Neguev.

Parallèlement aux actions, l’Association belgo-palestinienne a entamé un dialogue avec la RTBf qui diffuse des spots publicitaires de la marque malgré le défaut d’éthique de l’entreprise.

Au fait, 1 an plus tard, SodaStream vient d’avouer avoir quitté la colonie de Maleh Adumim pour le désert du Neguev par crainte du boycott. Ils n’y échapperont pas: on continue !

Salon des vacances

Cette année, à l’appel de l’ABP, une quinzaine de militants se sont rendus au Salon des vacances afin de rendre visite au stand de l’ambassade d’Israël. Après avoir interrogé naïvement les gérants du stand, les militants se sont vu proposer des voyages en “ Judée-Samarie”.  Malgré la colonisation pourtant notoire et incontestable au regard du droit international, le Salon des vacances offre donc un espace de diffusion à la propagande israélienne coloniale. Entre un séjour à l’ile Maurice et un voyage à Las Vegas, découvrez la Palestine occupée ! Les militants ont par la suite bloqué le stand afin de dénoncer cette propagande et ont offert un voyage en Palestine avec 70 %….de territoires en moins.

Foire du livre

Et quelques jours après le Salon de vacances, voilà que la culture israélienne  était promue à la Foire du livre sous le joli nom de “ Lettres d’Israël”. Alors qu’en Israël, des livres racontant une histoire d’amour entre un Palestinien et une Israélienne sont bannis des écoles, à Bruxelles, l’ambassade se cache derrière le stand pour promouvoir une culture bien souvent issue de la spoliation. Ainsi, le saviez-vous? Le Houmous serait israélien…. Au vol des terres et des ressources matérielles palestiniennes s’ajoute l’appropriation éhontée de sa culture.

Tout en déclamant des textes du poète palestinien Mahmoud Darwish, les militants réunis ont bloqué l’entrée du stand en arborant un message simple “ Israël occupe la Palestine, je boycotte”.

USA

 Ceci n’est pas une comédie

Et l’Oscar de la meilleure comédie tragique est attribué à… Israël !

On a d’abord pensé à une blague, mais il n’en est rien, le ministère israélien de la Culture a annoncé qu’il offrirait à tous les nominés un séjour en Israël de 55 000 $ par personne s’il vous plaît!. Israël “essaie de combattre son isolement international croissant avec des pots-de-vin“, juge Omar Barghouti, le porte-parole de BDS avant d’ajouter “Il n’y a pas de Hunger Games à Gaza…Mais la faim pour de vrai.”

 

 

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