Le rapport annuel des chefs de mission à Jérusalem, écrit par l’ensemble des chefs de mission des Etats membres de l’UE travaillant auprès de l’Autorité Palestinienne est une fois de plus, mais plus encore qu’avant, très sévère et critique vis-à-vis de la politique israélienne à et autour de Jérusalem. Le rapport de l’UE sur Jérusalem attire l’attention sur le fait que la ville a atteint un point « de polarisation et de violence » jamais vu depuis la seconde Intifada en 2005.
Le rapport décrit l’émergence d’un « cercle vicieux de violence… menacant de plus en plus la viabilité d’une solution à deux Etats », attisé par la continuation de la construction « systématique » de colonies par Israël dans les zones sensibles.
De plus, le rapport souligne que la tension autour du statut du complexe de Haram al-Sharif/Mont du Temple ainsi que les mesures policères brutales et les mesures punitives – parmi lesquelles des évictions et des destruction de maisons par les forces israéliennes – sont à la base de l’escalade de la confrontation.
Le rapport liste quelque 40 recommandations de la part les chefs des missions diplomatiques à Jérusalem et à Ramallah qui suggèrent des mesures destinées à préserver la viabilité de Jérusalem comme capitale des deux Etats, à renforcer l’identité religieuse et culturelle de Jérusalem, à mettre un terme à l’isolement socio-économique de Jérusalem-Est et à y renforcer le rôle de l’UE.
Le rapport 2014 suggère une série de mesures punitives visant les colons extrémistes et les produits des colonies. Parmi les recommandations, on trouve par exemple :
- De potentielles nouvelles restrictions en matière de restriction à l’immigration à l’égard de « colons violents connus ainsi que ceux qui appellent à commettre des actes de violence » ;
- De nouvelles mesures coordonnées pour s’assurer que les consommateurs européens dans l’UE soient capable d’exercer leur droit à un choix informé concernant les produits des colonies, et cela en ligne avec les mesures européennes ;
- De nouveaux efforts pour attirer l’attention des entreprises européennes à propos des risques de travailler avec les colonies, et l’avancement des lignes directrices pour éviter que les opérateurs touristiques ne soutiennent les activités économiques dans les colonies.
Consulter le rapport ici.
Sur le sujet :
– voir l’article de René Backmann publié sur Médiapart, consultable sur le site de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine : Document exclusif : la bombe à retardement de Jérusalem (Médiapart, 28 mars).