
Objectifs:
Pour Israël, il s’agit d’assurer sa domination sur le peuple palestinien par le biais d’actes inhumains, et de mesures et dispositions qui s’affranchissent des règles du droit international et humanitaire.
Pour les Palestiniens, il ne reste plus qu’à résister pour continuer à exister.
Anatomie d’un système d’oppression
Israël décline sa domination sur les Palestiniens sur un mode et avec une intensité variables selon le territoire.
CITOYENNETÉ DE SECONDE ZONE POUR LES PALESTINIENS EN ISRAËL
Officiellement, les 1,7 million de Palestiniens d’Israël (ou Arabes israéliens), descendants des autochtones restés sur leurs terres à la création d’Israël, disposent de l’égalité des droits civils et politiques. Une série de dispositifs plus ou moins insidieux les cantonnent toutefois dans une citoyenneté de seconde zone.
Ainsi, le système juridique israélien établit, en plus de la citoyenneté, une « nationalité juive », qui procure une série d’avantages en matière sociale, d’emploi, de logement ou d’enseignement dont ne bénéficient pas les Palestiniens d’Israël.
Des agences parapubliques dédiées à la promotion exclusive du développement juif permettent de contourner une législation en principe non discriminatoire. Ainsi, l’Agence juive et le Fonds national juif collaborent étroitement avec les autorités en matière de gestion des terres (détenues par le secteur public à 93 %). Les Palestiniens, qui représentent environ 18 % de la population, ne possèdent que 3 % des terres.
De nombreuses localités juives ont édicté des règlements discriminatoires ou dirigés contre la minorité arabe. En 2018, l’adoption de la Loi fondamentale (à valeur constitutionnelle) sur l’État-Nation du peuple juif institutionnalise le caractère ethnocratique, et donc collectivement discriminatoire, de l’État d’Israël.
TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ – JÉRUSALEM EST : UN STATUT LÉGAL PRÉCAIRE
Les 300 000 Palestiniens de Jérusalem-Est (annexée illégalement par Israël) sont cantonnés dans un sous-statut qui fait d’eux des étrangers dans leur propre ville. Leur statut ambigu de « résident permanent» correspond dans les faits à un permis de résidence précaire qui peut être révoqué à tout moment.
La planification urbaine de la ville est marquée par l’objectif officiel d’« équilibre démographique » (70% de Juifs et 30% d’Arabes), visant à contenir, voire réduire la présence palestinienne. Cela se fait aussi en favorisant l’implantation (violente si nécessaire) de colons juifs (au nombre de 200 000 en 2017) et en désinvestissant volontairement dans les zones arabes de manière à organiser la pénurie en matière de services publics (santé, éducation, culture…) et, surtout, par la menace de retrait du statut de « résident permanent » des habitants palestiniens.
TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ – CISJORDANIE ET GAZA: LE RÉGIME MILITAIRE
Les 4,7 millions de Palestiniens vivant dans le TPO (2,7 millions en Cisjordanie et 2 millions à Gaza) sont sous occupation militaire.
Aux accusations d’apartheid dans le TPO, Israël et ses soutiens opposent que le droit de la guerre n’impose pas de donner des droits égaux à la population d’un territoire occupé. Ce raisonnement fait l’impasse sur deux données fondamentales :
- L’existence de deux régimes juridiques et pénaux (civils pour les uns, militaires pour les autres) fondés sur la « race ».
Il existe dès lors un vaste écart entre les procédures et peines appliquées pour un même crime ou délit selon qu’il est commis par un Israélien juif ou un Palestinien. - Une gestion du territoire et une planification de l’espace racistes qui se fondent sur :
- L’objectif officiel de hafrada, la « séparation » physique entre localités palestiniennes et juives, instaurant notamment un régime discriminatoire en matière de mobilité (routes séparées, check-points, interdiction aux Palestiniens d’accéder à certains endroits, etc.).
- Une politique visant sciemment à empêcher le développement des zones palestiniennes tout en favorisant celui des colonies de peuplement : gestion discriminatoire de la terre et de l’eau, refus d’octroyer des permis de construire aux Palestiniens tout en poursuivant à tour de bras les constructions dans les colonies, etc.
Gaza, en dépit du « désengagement » de 2005, reste sous occupation, soumise au contrôle d’Israël sur ses frontières et sur son espace aérien et maritime. Et depuis 2007, un blocus drastique lui est imposé par Israël.
LES RÉFUGIÉS : L’EXCLUSION
Les 5,2 millions de réfugiés palestiniens ne sont pas à proprement parler intégrés au système israélien de domination. L’interdiction qui leur est faite de revenir sur leurs terres, comme l’autorisent expressément les résolutions de l’ONU, est un élément révélateur de l’apartheid que subit le peuple palestinien dans son ensemble. Inversement, les Juifs du monde entier sont autorisés à s’installer en Israël et à acquérir la citoyenneté israélienne.
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