M. Abbas n’a en revanche pas renoncé à son exigence d’un gel complet de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée avant de reprendre des discussions de paix directes avec les Israéliens, a précisé ce responsable sous couvert de l’anonymat. Pour permettre la reprise des négociations israélo-palestiniennes, suspendues depuis plus d’un an, les Etats-Unis proposent que les deux parties mènent des pourparlers indirects pendant trois mois, au cours desquels l’Etat hébreu effectuerait des gestes de bonne volonté à destination des Palestiniens. “Ces contacts viseront à créer un climat propice et à parvenir à un accord sur les frontières de l’Etat palestinien”, a déclaré ce haut responsable à l’AFP, en précisant qu’ils débuteraient “le 20 février” prochain. “Ils vont durer trois mois, les Américains négocieront directement avec les deux parties après avoir établi un calendrier et s’être mis d’accord sur un mécanisme de mise en œuvre” des décisions, a-t-il ajouté. Il a précisé que M. Mitchell effectuerait la navette entre les deux parties. Pendant ce temps, Israël mettrait en œuvre une initiative en cinq points proposée par Mitchell qui inclurait la libération de prisonniers palestiniens et un arrêt des incursions israéliennes dans les villes sous contrôle palestinien, a-t-il ajouté.
L’Etat hébreu transfèrerait également à l’Autorité palestinienne de nouvelles zones actuellement sous son contrôle, autoriserait la réouverture de bureaux politiques palestiniens dans la partie orientale d’Al-Qods et permettrait l’entrée de matériel de construction notamment dans la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste Hamas. M. Abbas a demandé à Washington de présenter ses positions sur les questions relevant du statut final, c’est-à-dire la question des réfugiés palestiniens, le statut de la Ville Sainte et les frontières définitives, a indiqué ce responsable palestinien. “Le président Abbas veut connaître la position américaine (…) sur ces lignes directrices et ce que l’administration (américaine) fera si (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu n’est pas d’accord”, a-t-il expliqué. Le négociateur palestinien Saëb Erakat a confirmé que M. Mitchell avait présenté de nouvelles suggestions, en soulignant que M. Abbas n’avait pas encore donné sa réponse. “Abbas n’a pas encore donné de réponse sur les propositions de Mitchell mais a demandé des éclaircissements à l’administration américaine, qui devrait répondre d’ici une semaine”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Le président américain Barack Obama a fait de la relance du processus de paix israélo-palestinien, suspendu depuis la guerre à Gaza (27 décembre 2008-18 janvier 2009), une “priorité” de son administration.
Contrebande maritime
L’Egypte a entamé des travaux pour lutter contre la contrebande par voie maritime avec la bande de Gaza, afin de compléter un dispositif terrestre lui aussi en cours de renforcement, ont fait savoir dimanche les services de sécurité égyptiens. Les autorités ont débuté la construction près de la frontière d’un port destiné aux bateaux des forces égyptiennes, afin «d’empêcher toute tentative de contrebande de la part des Palestiniens par la frontière maritime», a affirmé un responsable des services de sécurité sous couvert de l’anonymat. «L’Egypte a mis au point un plan complet garantissant la sécurité de ses frontières maritime et terrestre avec Gaza. Il y a des constructions en cours (…) et d’autres toujours à l’étude», a-t-il ajouté. Des témoins ont indiqué à l’AFP avoir vu des engins ramener des blocs de pierre le mois dernier et les rassembler sur la plage. Les travaux ont commencé il y a trois jours, ont-ils précisé.