Au nom du Temple

Israël et l’irrésistible ascension du messianisme juif (1967-2013)

par Charles Enderlin, éditions du Seuil, mars 2013.

Alternant récits (truffés de nombreuses citations) et analyses, Charles Enderlin décrit la lente montée en puissance, dans la société israélienne, du fondamentalisme messianique juif opposé à toute concession territoriale. Couplée au développement débridé de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, celle-ci rend quasi impossible la création d’un Etat palestinien souverain et indépendant.

L’auteur montre que les idéaux, la politique, les principes, qui avaient inspiré le sionisme des origines, libéral et pragmatique ont été de plus en plus marginalisés. Radicalement anti-démocratique et fanatique, le pouvoir religieux est en marche: il colonise à son gré, prend des positions de commandement dans l’armée, sacralise les assassins venus de ses rangs et impose sa définition de l’Etat juif. “Aujourd’hui, même les laïques placent la judaïté avant la démocratie”, témoigne la sociologue Tamar Hermann, citée par Ch. Enderlin : « Il n’y a pas aujourd’hui de groupe social disposé à se battre pour un Israël uniquement démocrate, mais nombreux sont ceux qui, parmi les religieux, veulent un Etat exclusivement juif (…).  Et si les laïques sont disposés à accepter un partage du mont du Temple (=esplanade des Mosquées,ndlr), les religieux rejettent toute concession sur ce lieu saint. »

 

Charles Enderlin est le correspondant permanent de France 2 à Jérusalem, depuis 1981.

 

C.S.

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