Malgré leurs condamnations régulières de la colonisation israélienne, l’UE et la Belgique entretiennent encore des liens économiques avec les colonies israéliennes. Or le droit international impose aux États tiers l’obligation non seulement de ne pas reconnaîtr mais aussi de ne pas porter assistance à une situation découlant de violations du droit international. Votre parti s’engage-t-il :
– à interdire l’importation et la commercialisation des produits des colonies ?
Oui. Des colonies et de l’ensemble d’Israël. L’économie des colonies ne fonctionne d’ailleurs pas en vase clos. C’est plutôt l’inverse qui se passe, elle est bien imbriquée avec celle d’Israël.
– à soutenir la publication et l’actualisation régulière de la base de données de l’ONU des entreprises impliquées dans la colonisation israélienne ?
Oui. Il est nécessaire de pouvoir faire connaître cette liste pour que les sanctions puissent être appliquées aux entreprises qui se rendent complices de violation du droit international en étant impliqués dans les colonies.
– à interdire aux entreprises belges tout investissement dans les colonies ?
Oui,nous exclurons des marchés publics les entreprises qui entretiennent des liens avec l’occupation de la Palestine.
– à légiférer de manière à exclure des marchés publics les entreprises impliquées dans les colonies israéliennes ?
Oui, le PTB a d’ailleurs été à l’initiative de cette exclusion dans les marchés publics à Molenbeek-Saint-Jean. Nous voulons la généraliser à tous les nouveaux de pouvoirs en Belgique.
Encouragé par la reconnaissance américaine de l’annexion du Golan, le Premier ministre israélien a annoncé qu’il annexera les colonies israéliennes en Cisjordanie. Si le gouvernement israélien passait à l’acte, quelles mesures spécifiques votre parti s’engage-t-il à prendre pour signifier à ce dernier que la Belgique et l’Union européenne refusent cette violation, qui va à l’encontre de la solution à deux États qu’elles prônent, et impose de facto l’apartheid aux Palestiniens?
Nous considérons que ce n’est pas à la Belgique ni à l’Union Européenne de prôner une solution plutôt qu’une autre. C’est contraire à l’autodétermination des peuples.
Néanmoins, si le gouvernement israélien annexait officiellement les colonies, nous retirerions notre Ambassadeur à Tel Aviv et expulserions celui en poste à Bruxelles, en mesure de protestation.
Votre parti s’engage-t-il à suspendre les missions économiques régionales en Israël tant que celui-ci violera les droits humains et le droit international ?
Oui. Nous sommes d’ailleurs le seul parti à avoir activement mené campagne contre les différentes missions économiques qui ont eu lieu en Israël. (Région bruxelloise, ville d’Anvers,…). Peter Mertens à Anvers, ainsi que nos 4 députés bruxellois (Youssef Handichi, Claire Geraets, Michael Verbauwhede et Mathilde El Bakri) sont régulièrement intervenus sur ce sujet à leur niveau de pouvoir respectif.
Votre parti s’engage-t-il à inclure une clause de territorialité excluant les colonies de tous les accords bilatéraux existants et à venir entre la Belgique et Israël ? Exemple : Accord sur la sécurité sociale (2017), afin d’exclure des bénéfices de l’accord les binationaux résidant dans les colonies.
Oui. Nous sommes même partisans d’exclure Israël des accords bilatéraux existants. (Tant qu’Israël ne respecte pas le droit international ni ne met en application les résolutions de l’ONU qui la concerne, notamment la résolution 194 relative au droit au retour des réfugiés palestiniens).
Sans porter atteinte à la séparation des pouvoirs, votre parti est-il favorable à des poursuites pénales contre les personnes présentes sur le sol belge, et qui se sont rendus coupables de violences contre des Palestiniens commises dans le cadre de l’entreprise de colonisation de la Cisjordanie ?
Oui, nous y sommes favorables. Mais la législation belge ne le permet pas actuellement. Pour pouvoir être condamné, il faut que soit l’auteur des faits soit Belge, soit la victime soit Belge ou réfugié reconnu depuis 2 ans au moment de la violation (crime de guerre, crime contre l’humanité).
Votre parti s’engage-t-il à demander au niveau européen la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, en invoquant le non-respect de l’article 2 relatif au respect des droits humains ?
Oui.
En conformité avec le code de conduite européen sur les exportations d’armes et au vu des graves violations du droit international et des droits humains dont se rend coupable l’armée israélienne d’occupation, vous engagez-vous à imposer un embargo sur les armements à l’État d’Israël au niveau belge et à le promouvoir au niveau européen ?
Quand on voit l’arsenal hyper puissant dont dispose Tsahal pour tirer sur les manifestants de Gaza (avec des balles qui déchiquettent les membres, comme l’ont dénoncé les chirurgiens de MSF) ou pour bombarder les civils de Gaza, on ne peut tolérer de leur vendre ou de leur acheter des armes et/ou des équipements militaires ou de sécurité.
Votre parti s’engage-t-il à exclure les entreprises d’armements israéliennes des Programmes cadres européens pour la recherche et le développement ?
Oui. Nous sommes, plus largement, favorables au boycott académique et culturel d’Israël.
Reconnaître l’État de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale pourrait lui permettre de négocier sur un pied d’égalité avec Israël, et d’envoyer à ce dernier le signal que la communauté internationale n’accepte plus le statu quo. Votre parti s’engage-t-il à défendre une reconnaissance inconditionnelle de la Palestine, y compris en l’absence d’un consensus européen sur la question, comme l’a notamment fait la Suède en 2014 ?
Oui. Nous considérons que la reconnaissance de l’Etat de Palestine constitue une étape intermédiaire pour pouvoir mettre fin aux violations du droit international humanitaire et du non-respect des résolutions de l’ONU relatives au respect des droits des Palestinien.ne.s.
Israël tend de plus en plus à mener une politique d’accomplissement d’une logique d’apartheid et de discrimination institutionnelle tant sur le territoire de son État que sur l’ensemble du territoire qu’il occupe. En cas de participation au pouvoir, votre parti plaidera t-il pour que la Belgique agisse au niveau de l’ONU pour appeler l’AG à réinstaurer le Comité spécial contre l’apartheid et examiner les crimes qui résultent de la politique d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ?
Oui.
L’État d’Israël n’a jamais eu à assumer les conséquences de ses destructions des projets de développement financés par la Belgique et l’UE dans la zone C de la Cisjordanie occupée. Votre parti s’engage-t-il à promouvoir l’adoption de sanctions aux niveaux belge et européen contre Israël afin de pallier l’absence de compensations pour ses destructions ?
Oui.
Le droit au boycott d’Israël tant que celui-ci ne se conformera pas à ses obligations internationales est sans cesse attaqué. Or, comme l’a rappelé la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, il relève du droit à la libre expression. Votre parti s’engage-t-il à défendre ce droit et à s’opposer clairement à sa criminalisation ?
C’est évident. Le PTB participe lui-même activement à la campagne BDS. La criminalisation de BDS est promue par Israël car Israël sait pertinemment que c’est un levier efficace pour appuyer de l’extérieur la lutte du peuple palestinien pour sa libération et le respect de ses droits fondamentaux.
Depuis plusieurs années, les réseaux qui défendent les intérêts du gouvernement israélien à l’étranger tentent d’assimiler la critique d’Israël à de l’antisémitisme. Votre parti s’engage-t-il à combattre ces tentatives, qui transparaissent notamment dans les exemples d’antisémitisme qui accompagnent la définition de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance) ?
Oui. Le PTB condamne fermement toute forme de racisme, y compris l’anti-sémitisme. Mais nous refusons catégoriquement toute tentative d’assimilation de l’anti-sionisme à l’anti-sémitisme, qui n’est qu’un élément de la stratégie de criminalisation de BDS et de celles qui s’opposent fermement aux crimes et à l’impunité de l’Etat d’Israël vis-à-vis du peuple palestinien.
La vision du PTB de la question Palestinienne :
La solidarité avec la lutte du peuple palestinien est inscrite dans l’ADN du PTB depuis sa fondation.
Comme pour le reste de nos luttes, nous savons que les choses ne se solutionnent pas dans les couloirs feutrés de l’Union Européenne ou de l’ONU. C’est la modification du rapport de force entre les mouvements sociaux et les institutions de l’Etat d’apartheid d’Israël qui, in fine, fera en sorte que les droits fondamentaux des Palestiniens et les résolutions de l’ONU y afférant soient enfin respectés.
Cette lutte, c’est avant tout aux Palestiniens eux-mêmes de la mener. Et cela n’a rien d’une évidence lorsque l’on connaît la toute-puissance de Tsahal et l’impunité la plus totale dont jouissent les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité dont Israël se rend coupable régulièrement.
Bien entendu, nous nous engageons pleinement à soutenir cette juste lutte, mais pas en promouvant la stratégie du dialogue qui n’a rien résolu. Que du contraire, la situation des Palestiniens n’a cessé de s’empirer. Ce que nous faisons c’est participer activement à la campagne BDS. C’est une campagne qui touche directement les intérêts économiques d’Israël et tend à l’isoler de plus en plus sur la scène internationale. Ce n’est qu’en sanctionnant Israël et ceux qui se rendent complices des crimes commis par Israël que nous pourrons contribuer à infléchir le rapport de force.
Nous considérons dès lors que notre tâche en tant que PTB est, d’une part, faire croître le soutien populaire belge et européen à la campagne BDS. Plus nous serons nombreux, plus il sera facile de rendre la campagne BDS efficace et percutante. D’autre part, il nous faut mener dès aujourd’hui des luttes spécifiques pour la rendre populaire et obtenir des victoires, comme nous l’avons fait à Molenbeek en obtenant l’exclusion des marchés publics de toute entreprise complice de l’occupation, comme nous tâchons de le faire en empêchant toute mission économique de se rendre en Israël ou encore comme quand nous demandons au Ministre Reynders d’expulser l’ambassadrice d’Israël lors des massacres des manifestants de la grande Marche du Retour.