Un tribunal juge Israël responsable de la mort d’Abir Aramin

« Nous avons accueilli la nouvelle dans les larmes », a déclaré Basam Aramin, le père de l’enfant. Sa mort est « une blessure ouverte » et le restera « même si le meurtrier est puni. Mais nous avons le sentiment qu’une certaine justice a été à présent rendue. Pour que la justice soit totale, son meurtrier devra être emprisonné ».

L’affaire a suscité l’émotion car Basam Aramin, militant palestinien, s’est fait l’avocat de la coexistence israélo-palestinienne. Il a participé à la création du groupe Combattants pour la paix, un mouvement d’anciens combattants israéliens et palestiniens œuvrant en faveur d’une résolution pacifique du conflit.

la famille d'Abir manifeste à Washington près de l'ambassade israélienne, 2008
la famille d'Abir manifeste à Washington près de l'ambassade israélienne, 2008

Sa fille, Abir, a été grièvement blessée en janvier 2007 alors que la police des frontières israélienne réprimait une manifestation de jeunes gens qui lançaient des pierres dans le village d’Anata, au nord de Jérusalem. L’enfant se tenait à une certaine distance du lieu de rassemblement et a été touchée par une balle. Elle est morte deux jours plus tard dans un hôpital de Jérusalem.

La police avait initialement prétendu qu’elle avait été blessée par une pierre jetée par un Palestinien, une version qui se trouve donc démentie officiellement par la justice israélienne.

Dans sa décision datant de lundi et rendue publique mardi par des avocats, le tribunal a jugé que la conclusion selon laquelle « Abir a été touchée par une balle en caoutchouc tirée par la police des frontières » ne pouvait faire l’objet d’aucune « contestation », ce qui signifie, selon lui, que le tir était dû « à de la négligence ou à une violation des règles d’engagement ».

La décision rendue par le tribunal est exceptionnelle, a observé l’avocate de la famille, Leah Tsemel. Les affaires impliquant les forces israéliennes ayant blessé ou tué des Palestiniens vont rarement au-delà de l’enquête initiale. D’après l’avocate, une autre audience est prévue en octobre sur la question des indemnités.

Julien Masri, d’après une dépêche AP

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